Mêmes guéris du covid-19, des patients peuvent en conserver quelques séquelles à plus ou moins long terme, qu'ils aient contracté une forme bénigne ou grave de la maladie. Les symptômes du covid-19 peuvent persister de manière plus ou moins grave même chez des patients guéris ou asymptomatiques, affirme au quotidien Aujourd'hui le Maroc, le Dr Khadija Moussayer, présidente de l'Association marocaine ds maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS). « Nous avons observé que certains patients guéris de la covid-19 gardaient des séquelles, notamment des problèmes cardiaques, des troubles respiratoires, des problèmes au niveau des reins, perte de l'odorat et du goût, des douleurs articulaires ou musculaire », indique la spécialiste à nos confrères, citant également une fatigue persistante, des diarrhées, une diminution des capacités physiques. Le point commun entre tous les patients chez qui ces séquelles ont été observées? Une asthénie, soit une fatigue persistante qu'on retrouve généralement chez les personnes ayant souffert d'autres infections virales telle que la mononucléose. Ainsi, le coronavirus n'atteint pas que les poumons mais aussi d'autres organes comme le cerveau. « Bien que le covid-19 soit un virus essentiellement respiratoire, il peut aussi toucher le système nerveux autonome. Ce qui peut provoquer des problèmes de tachycardie (augmentation du rythme cardiaque, un stress post-covid, des dépressions », explique Dr Moussayer. La perte d'odorat, vécue par la plupart des cas covid-19, se recouvre « en général au bout de trois à quatre mois », avec l'éventualité que ce symptôme « persiste ou réapparaisse ».
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Les séquelles les plus importants se retrouvent proportionnellement chez les patients ayant subi une forme grave de la maladie. Une partie de ces derniers conservent actuellement des séquelles plus sévères aux poumons, cœur (lésions cardiaques), reins, système nerveux, dues aux attaques plus destructrices du virus sur ces organes, lit-on dans l'article d'ALM. Sans compter les troubles psychologiques et mentaux pouvant découler du stress et de l'anxiété provoqués par la maladie et le contexte sanitaire global. L'expérience des épidémies précédentes telles que le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) en 2003 et le MERS (coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient) en 2012 permettent aux spécialistes « de tirer les leçons ». « Nous savons que des patients atteints de ces deux virus ont encore des problèmes pulmonaires 15 ans après, ainsi que des troubles musculo-squelettiques. Des phénomènes de fatigue chronique ont été observés jusqu'à quatre ans après l'hospitalisation ainsi que des séquelles psychiques durables (dépression, stress post-traumatique, anxiété…) », commente la présidente d'AMMAIS. Et d'ajouter: « Six mois après la guérison, nous risquons malheureusement de rencontrer chez certains malades du covid-19 tous ces types de séquelles ». C'est pourquoi la spécialiste plaide pour la réalisation d'une étude épidémiologique de grande ampleur au Maroc pour avoir une vision précise des conséquences de cette maladie (populations les plus touchées, les plus vulnérables, modes de contamination…).