La Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) vient de convoquer les représentants de quatre organisations et associations locales et nationales pour les écouter à propos des plaintes qu'ils ont déposé concernant le «scandale de la corniche de Safi». Manifestation des habitants de Safi suite à la découverte de leur corniche réaménagée. Crédit: DR Corniche de Safi en 1980/ photo archive.
D'une affaire à une autre, la BNPJ ne laisse pas passer inaperçues les cris d'alarme des lanceurs d'alerte. Après avoir pris au sérieux les soupçons de malversations au sein du COS des régies et sociétés de distribution d'eau et d'électricité du Maroc suite aux révélations du Conseiller de l'UMT à la Deuxième chambre, Rachid Meniary, elle vient de saisir une autre affaire qui fait jaser ces derniers temps. D'après Al Aoual, le président de l'Observatoire marocain des droits de l'Homme et des libertés (OMDHL), Abdellatif Hajib, a reçu un appel téléphonique de la part des autorités de Safi pour approfondir les investigations à propos d'une plainte qu'il a déposée accusant certains responsables de la ville d'«enrichissement indécent et illégal». Il est attendu, donc, que des membres de la Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l'homme (LMCDH), l'Observatoire marocain pour la défense des droits de l'Homme et des libertés (OMDHL) se présentent chez les inspecteurs de la BNPJ pour les interroger à propos de plaintes qu'ils ont déposées. La BNPJ devrait les auditionner en tant que témoins dans cette affaire.
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Dans leurs plaintes, les droit-de-l'hommistes réclament l'application du principe constitutionnel de la liaison entre responsabilité et reddition des comptes à travers l'ouverture d'une enquête judiciaire sur le projet de la Corniche Safi qui a coûté plus de 26 millions de dirhams (2 milliards et 600 millions de centimes) et qu'on a inauguré dans un état «catastrophique». Ce qui laisse croire qu'il y a eu dilapidation des deniers publics. Mohamed El Ghalloussi, président de l'Association marocaine de protection des biens publics (AMPBP), a demandé, début décembre qui vient de s'écouler, l'ouverture d'une enquête judiciaire sur les soupçons de dilapidations des deniers publics concernant le «projet scandale de la corniche de Safi. Il est attendu que de hauts responsables de Safi se présentent au siège de la BNPJ à Casablanca et à leur tête, le président du Conseil communal, le président du Conseil provincial de la province de Safi, le représentant légal de la société qui a été chargée de l'aménagement de la corniche, le directeur du laboratoire public des études, le directeur du bureau d'étude qui a validé le projet, les architectes chargés du suivi et du contrôle ainsi que le Wali et le gouverneur. Il y a lieu de rappeler que les habitants de Safi ont été unanimes à dénoncer ce qu'on qualifie des dérives du dossier de la Corniche de Safi qui, selon les associations locales et nationales, traduit l'échec de la politique de l'Etat et du conseil de la Ville. Le projet, dont l'OCP est le premier investisseur avec une contribution à hauteur de 1,5 milliard de dirhams, n'a pas eu l'effet d'entraînement souhaité à cause de l'opportunisme de certains élus. Affaire à suivre.