«Je ne fais pas partie du bétail pour voter une loi que je n'ai même pas lue». Cette phrase prononcée par le député de la Fédération de la gauche démocratique (FGD), Omar Balafrej, lors du vote du PLF a provoqué et l'ire des parlementaires, mais également suscité un large débat sur les réseaux sociaux. https://youtu.be/gYE7zXbxVR0 Balafrej qui s'exprimait devant le Président Habib El Malki et les autres groupes parlementaires a dénoncé le vote de la deuxième partie du PLF 2020 sans même la lecture des documents modifiés. Balafrej était en colère contre l'adoption «à l'aveuglette» du fameux article 9 du PLF relatif à l'insaisissabilité des biens de l'Etat. Pour rappel, cet article a été maintenu après l'intervention du ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, qui s'est réuni avec les présidents des groupes parlementaires de l'opposition pour les convaincre de voter pour le maintien de l'article 9. Ces derniers ont après quelques résistances ont fini par voter «pour». L'article a connu quelques retouches, mais n'a rien perdu sur le fond. La modification ne concerne pas la partie interdisant l'insaisissabilité des biens de l'Etat et des collectivités territoriales.
« أنا ماشي بهيمة باش نصوت على شي حاجة ماقريتهاش ».. النائب البرلماني عمر بلافريج يخلق ضجة وسط البرلمان ويثير حفيظة باقي النواب الذين طالبوه بسحب كلامه#بلافريج #البرلمان #نواب pic.twitter.com/IrkjWuJ11K — Hespress هسبريس (@hespress) November 17, 2019 La version adoptée de l'article 9 impose à l'Etat et aux collectivités territoriales, dès lors qu'ils font l'objet d'un jugement «susceptible d'être exécuté», l'ordonnancement de la somme jugée dans un délai de 90 jours (au lieu de 60 dans l'ancienne version) à compter de la notification de l'exécution, mais à hauteur des crédits disponibles. Balafrej a noté que «le président de la commission des finances, Abdellah Bouanou, a lu tard dans la soirée une feuille qui précise que les groupes de la majorité à la Chambre des représentants ont convenu de voter pour l'article 9 sans pour autant fournir aucune explication». C'est là qu'il a sorti sa fameuse réplique: «Je ne suis pas une bête pour voter une loi que je n'ai même pas lue». S'étant sentis concernés, les parlementaires qui ont voté sans avoir procédé à la lecture de l'article ont rempli l'hémicycle de cris avant que le président Habib el Malki n'intervienne pour demander à Balafrej de retirer le mot «bête». Chose que le député de gauche a finalement accepté.