Liverpool n'égalera pas le record de 18 victoires consécutives en championnat de Manchester City, mais les Reds se sont arrachés pour prendre un point (1-1) face à un United qui a retrouvé des valeurs, dimanche, pour la 9e journée de Premier League. L'incroyable série de succès s'arrêtera donc à 17, dont 8 en ce début de saison, après ce nul, ce qui laisse tout de même un bel avantage de 6 points sur les Citizens au classement. Pour les Red Devils, ce résultat plutôt logique sur l'ensemble du match est très encourageant, même si mathématiquement, les bénéfices sont maigres. Avec 10 unités, ils ne sont toujours que 13es au classement, avec 2 longueurs d'avance sur Newcastle, première équipe dans la zone rouge. « Le résultat d'aujourd'hui est OK. Ce n'est pas ce qu'on voulait (avant le match), manifestement, mais vu le déroulement du match, on doit se satisfaire de ce point », a admis après le match Jürgen Klopp. « À peu près tout s'est retourné contre nous aujourd'hui », a-t-il ajouté, en référence notamment à l'utilisation de la VAR qui a validé le but de Manchester malgré un léger contact sur Divock Origi au départ de l'action et à un but égalisateur refusé à Sadio Mané pour un contact du ballon contre sa main juste avant la pause, « mais on n'a quand même pas perdu, donc ça va ». Côté Manchester, c'est la frustration qui domine en raison de l'égalisation concédée tardivement, une réaction qu'apprécie Ole Gunnar Solskjaer: « (mes joueurs) sont déçus et c'est un signe positif pour un entraîneur après avoir pris un point contre Liverpool », a-t-il jugé. Car si on avait laissé ManU sans idée et sans panache à Newcastle il y a quinze jours, un soir de défaite tristement méritée (1-0), les Red Devils, sans être brillants, ont été aux antipodes de tout cela dimanche, avec un plan de jeu clair et de l'engagement à revendre. Pour enrayer l'incroyable machine à gagner des Reds, Ole Gunnar Solskjaer avait opté pour un 3-5-2 qui a donné de la solidité défensive et de la densité à son équipe, malgré le forfait de dernière minute du défenseur central Axel Tuanzebe, blessé à l'échauffement et remplacé par l'Argentin Marcos Rojo. Le Norvégien avait notamment placé le Portugais Andreas Pereira dans la zone de Fabinho pour tenter de contrecarrer l'influence du Brésilien sur le jeu adverse. Une tactique payante lors de la première période maîtrisée par ses joueurs face à un Liverpool privé de Mohamed Salah, insuffisamment remis d'une blessure à une cheville contre Leicester avant la trêve internationale, et dont les débuts de match ne sont pas le fort cette saison. Lallana sauveur Et comme ce Manchester là n'est pas totalement dénué de talents, un magnifique appel-contre-appel de Marcus Rashford pour se démarquer et recevoir un centre chirurgical de Daniel James avait offert aux Mancuniens un avantage mérité (1-0, 36e). Sans doute secoués par Klopp dans les vestiaires, les vice-champions en titre se sont créé très peu d'occasions, en dépit des remplacements et réorganisations tactiques – passage en 4-2-3-1 après la pause avec Origi en pointe et Firmino en soutien, entrée d'Alex Oxlade-Chamberlain à la place d'Origi pour passer en 4-4-2 à l'heure de jeu – ordonnées par le coach allemand. Deux frappes à ras de terre sans trop de dangers de Georginio Wijnaldum (13e) et Roberto Firmino (34e) sur l'unique contre « liverpoolesque » du match, ont amené les seules interventions d'un David De Gea finalement titulaire dans les cages. Et c'est presque au moment où on y croyait le moins que les Reds ont fini par trouver la faille, à 5 minutes de la fin, grâce à un improbable sauveur, Adam Lallana. Le milieu offensif anglais s'est trouvé à point nommé pour pousser dans le but un centre relativement quelconque que la défense mancunienne n'est pas parvenue à dégager pour donner le point de la persévérance à son équipe (1-1, 85e). Liverpool va toutefois devoir méditer sur toutes ces prestations moyennes des dernières semaines que sa force mentale ne suffira pas toujours à masquer. Dès mercredi contre Genk en Ligue des champions, il serait bon de remontrer un peu de la brillance qui a fait de lui le vainqueur de la C1.