Mohamed Aboudrar, député PAM, a tiré à boulets rouges sur les pilotes de la RAM qu'il accuse de manque de patriotisme et de tentative de faire couler la compagnie. Des propos qui lui ont valu un cadrage de son collègue au parti, Abdellatif Ouahbi. Des dizaines de vols annulés causant des pertes sèches estimées à plusieurs millions de dirhams, le dialogue entre les pilotes et les compagnie au point mort...de quoi faire réagir Mohamed Aboudrar, député du PAM de Sidi Ifni et membre de la commission des secteurs productifs,qui a introduit une requête écrite convoquant d'urgence le ministre du Tourisme, Mohamed Sajid, et le PDG de la RAM, Abdelhamid Addou, a venir s'expliquer au parlement. Avant d'envoyer sa requête, le député de la première chambre a publié une diatribe sur Facebook où il a critiqué la démarche des pilotes. Maniant les raccourcis populistes aux analyses et approximations, le député du PAM a déclaré : «Si j'étais président de la RAM, je licencierai tous les pilotes grévistes ». Pour justifier sa décision, Aboudrar relève le « manque de patriotisme des pilotes » supposés être des « ambassadeurs du Maroc dans le monde entier ». Aboudrar estime le coût des augmentations revendiquées par les pilotes à 200 millions de dirhams, et poursuit que le fait de répondre à ces revendications signifie purement et simplement la fin de la compagnie qui traverse une crise financière qui dure depuis quelques années. En guise de coups en dessous de la ceinture, Aboudrar nous apprend que les pilotes de ligne déjà grassement payés avec des salaires avoisinant les 150 000 DH, demandent tune augmentation de 30 000 DH, et plaident pour que les hôtesses de l'air résident dans les mêmes hôtels qu'eux! Devant ces déclarations et ces suggestions malsaines, l'autre ténor du PAM, Abdellatif Ouahbi, est monté au créneau pour démonter son collègue au Parlement. Ouahbi a déclaré aux médias que les propos d'Aboudrar n'engagent pas le parti et reflètent un point de vue personnel. Des propos qui ont déclenché l'ire d'Aboudrar qui a accusé Ouahbi de «laver le linge sale en public» au lieu de se concerter avec lui, et réitère son intention d'user des prérogatives qui lui sont conférées de part sa qualité de membre de la commission des secteurs productifs, pour convoquer les personnes concernées par la crise de la RAM.