L'audience du procès du Hirak tenue mardi a été marquée par la présence de Nourredine Ayouch au côté du père de Nasser Zefzafi, mais aussi par des moments tendus qui ont poussé le juge à reporter l'audience à ce jeudi. La présence de Nourredine Ayouch mardi au procès du Hirak a suscité des interrogations sur le sort de la tentative de médiation qu'il avait initié avec Nasser Zefzafi et ses compagnons de l'intérieur de la prison locale de Aïn Sebaâ (Oukacha). Le publicitaire, que l'on dit proche du conseiller du roi Fouad Ali El Himma, a veillé à saluer les détenus du Hirak, en premier lieu Nasser Zefzafi, avant de quitter le tribunal en compagnie de Zefzafi père, indique Al Massae dans sa parution du jeudi 8 février. Dans une déclaration à la presse, Ayouch a assuré que la raison de sa visite au tribunal réside dans son interdiction à entrer en contact avec les détenus dans leur prison, précisant qu'il est venu au tribunal pour pouvoir communiquer avec ces derniers, leurs familles et leurs avocats. Du rire et des tensions Le quotidien Al Massae est également revenu jeudi sur d'autres temps forts de l'audience de mardi qui a été reportée à jeudi après de vives tentions. Parmi ces moments, le journal cite les propos de Mohamed Hazat, l'un des accusés dans ce dossier, qui ont suscité les rires de l'audience lorsqu'il a déclaré que «le chef du gouvernement, Nasser Zefzafi, est en prison». C'est ainsi qu'il a répondu à la question du juge sur un post qu'il a partagé sur Facebook et qui était titré «politique-fiction...les membres du gouvernement après les prochaines élections», assurant que la publication était de l'ordre de l'humour seulement. Hazat qui est poursuivi par le parquet général pour «hébergement d'une personne recherchée par la justice, incitation à la manifestation et participation à un complot contre l'intégrité territoriale», a déclaré qu'il ne savait pas que son intervention pour transporter Zefzafi et deux autres mis en cause vers la région de Tamesman allait le conduire à la prison. Pour sa part, l'accusé Youssef El Hamdioui, en réponse à la question du juge sur ce qui l'a poussé à manifester, a affirmé être sorti volontairement protester contre la marginalisation, contre l'injustice et contre la corruption, avant d'appeler lors de son intervention devant le juge à démettre le gouvernement El Othmani « parce qu'il n'a pas respecté ses engagements envers le peuple marocain et a accusé les Rifains de séparatisme». Refusant tous les chefs d'accusation portés contre lui, le mis en cause a déclaré n'avoir jamais connu de près Nasser Zefzafi, ni eu de contact téléphonique, avant de l'avoir rencontré dans la prison. L'audience de mardi a également été marquée par un échange tendu entre l'avocate du Hirak et le juge. En effet, la membre du comité de défense Khadija Roukani a mis en cause la neutralité du tribunal dans cette affaire, pointant du doigt le fait que «le juge accepte les objections du parquet général qui pour sa part fait tout pour mettre la pression sur la défense et les accusés». Ces propos ont mis en colère le juge qui a invité le comité de défense à contester la partialité du tribunal en haut lieu. Ces propos ont également fait réagir le procureur général qui les a qualifiés d' »inédits », assurant respecter les procédures et ne pas chercher à créer des tensions.