Des moments de très forte qualité musicale. Un festival international réussi grâce à l'implication passionnée d'un souiri hors paire. Le phénomène de la musique Gnaoua est entrain d'envahir le monde. Un phénomène d'universalité musicale intense et envoûtante qui prend des proportions mondiales rappelant le Reggae dans ses moments de gloire. Des Japonais, des Australiens , des Néo Zélandais, des Hollandais, et des Anglais, entre autres qui font le déplacement exclusivement pour assister au Festival Gnaoua et Musiques du Monde, dénotent l'audience internationale qu'a prise le festival phare d'Essaouira. Un Festival pas du tout comme les autres. Nombreux sont les marocains qui découvrent à chaque édition le festival et la musique Gnaoua et qui en deviennent des fans et des passionnés faisant augmenter ainsi, à l'infini, le nombre de participants à ce festival. Pour la 9ème édition, on parle de la présence de 500 000 personnes. Mais au-delà des chiffres, c'est la passion de la musique Gnaoua qui est plus quantifiable et plus phénoménale, une année sur l'autre, aussi bien à l'échelon national qu'international. La musique Gnaoua est sur la voie d'être inscrite un jour patrimoine musical de l'humanité. Les excellentes fusions entre les Mâalem Gnaoua et les musiciens du Jazz, de la techno, de la World Music, en général et principalement des musiciens africains, sont des moments intenses de grande qualité musicale à la fois inégalables et chargés de vraies émotions que seul le Festival Gnaoua d'Essaouira est capable de générer. Un festival populaire dans le vrai sens du terme durant lequel disparaissent toutes catégories sociales et professionnelles pour laisser la place à des passionnés de la musique Gnaoua. Les spectateurs, les passionnés de la musique Gnaoua deviennent un avec les artistes qui jouent sur scène dans une formidable complicité musicale qui emballe artistes et spectateurs donnant naissance à des moments euphoriques indescriptibles chez les jeunes, les moins jeunes, les femmes, les hommes, les nationaux, les étrangers … Il faut vraiment le vivre pour en mesurer l'impact formidable. Le Festival Gnaoua d'Essaouira offre de grands moments d'expression musicale adorée par la jeunesse. La moyenne d'âge des personnes qui assistent à ce festival est largement dominée par les jeunes de moins de trente ans. Des milliers de jeunes font le déplacement d'abord pour la musique. Ils vivent des moments intenses de musique, en petits groupes, en famille, dans un climat hors de toute agressivité ou nuisance. Ils sont là pour participer à une grande fête musicale Gnaoua. Ils sont là d'abord pour leur grand plaisir à eux, qu'ils manifestent avec enchantement. Cette jeunesse qui afflue des différentes villes du Maroc, considère le Festival Gnaoua comme un hymne incontestable contre l'obscurantisme, l'intégrisme et l'endoctrinement. Cette jeunesse est bel et bien marocaine, musulmane mais elle vit son ouverture culturelle à travers la musique, à travers la fusion Gnaoua avec les Musiques du Monde. Cette jeunesse se retrouve formidablement bien avec les grands Maâlem Gnaoua, avec les musiciens internationaux, avec les DJ, le Hip Hop ou le Rap. Elle est à l'aise, sans complexe, capable de passer d'un genre musicale à un autre, d'une façon quasi naturelle formidable. Cette manière d'apprécier la musique est une réponse sans appel à tous les esprits qui brassent du noir. C'est également une manifestation d'ouverture et de tolérance par les faits, hors de toute démagogie et hypocrisie politique ou religieuse. Le Festival Gnaoua marque, d'édition en édition, une réussite incontestable. Derrière ce travail assidu, ce beau résultat depuis de longues années, se trouve un homme, un vrai souiri de souche, un grand mélomane, un homme de grande culture, un homme de communication fascinante dont la passion est le Maroc et Essaouira. Un homme humble, courtois, serviable dans la mesure du possible, discret débordant d'énergie positive envers le développement de son pays et de sa ville. Cet homme, c'est André le souiri, l'enfant prodige d'Essaouira à tel point que le nom de la ville d'Essaouira, actuellement lui est associé. Il est à la base de la réalisation des divers festivals qui ont donné à Essaouira une audience internationale particulière. Cet homme mérite qu'Essaouira lui rendre un grand hommage de son vivant. Il ne vit que pour sa ville et son développement. Cela ne marche pas toujours comme il l'aurait souhaité pour Essaouira mais il n'arrête pas de s'investir de s'impliquer, de motiver, de faire le guide, le coordinateur, le rassembleur, pour le développement de sa ville. Des résultats sont de loin bien meilleurs que dans le passé, mais il reste encore à faire. Dans un pur souci de témoignage honnête, sincère et responsable, nous tenons à féliciter et à rendre hommage à André Azoulay pour son implication exemplaire et son amour infaillible pour son pays et sa ville. Nous l'avons constaté lors des festivals, mais également lors des conférences internationales qu'il donne au Maroc et à l'étranger. Si Essaouira est ce qu'elle est actuellement, c'est en partie grâce à son implication indéfectible. L'orientation culturelle d'Essaouira et l'organisation des festivals lui ont attiré énormément de biens matériels, infrastructurels, d'investissement et de sympathie, d'émerveillement aussi pour une ville qui émerge avec des moyens très limités. Lors du festival Gnaoua, des commerçants font le chiffre d'affaires de six mois (voire pour certain d'un an) en quatre jours. Tous les établissements d'hébergement sont pleins. Les appartements et les maisons privées aussi. Aucun festival au Maroc, n'a cet impact économique et social directe, semblable à celui du Festival Gnaoua. On ne peut terminer ce chapitre sans mettre en valeur , avec le respect qui se doit, à tous les agents d'Autorité, de la protection civile, de la police, de la gendarmerie, des Forces Auxiliaires et des volontaires du Croissant Rouge, des volontaires de l'Association Essaouira Mogador qui déploient des efforts humains considérables pour assurer aux visiteurs la quiétude et la sécurité qu'il faut durant quatre jours où la population d'Essaouira est multipliée par dix. La Médina construite pour abriter 2000 mille personnes, se voient envahie, certaines heures par 100 000 personnes. Le tout se passe sans heurt, sans animosité, dans un esprit respectueux des autres qui n'empêche pas jovialité, parfois un peu excessive ( force de la jeunesse oblige) mais sans méchanceté aucune. La 9ème édition fut donc une grande réussite. Tous les regards sont braqués dès instant sur la 10ème édition qui sera incontestablement l'année de l'anthologie de la musique Gnaoua. Inutile de dire que la dixième édition connaîtra plus de monde encore. Essaouira doit se préparer en conséquence et structurer plus efficacement son accueil d'une manière professionnelle avec une gestion maîtrisée et moins encombrante des espaces et de l'hygiène. Plus le festival devient grand, plus les exigences le deviennent aussi. Avec de la bonne volonté affichée et de la bonne coordination assurées par Abdeslam Bikrate, gouverneur de la province d'Essaouira, il y lieu d'arriver à maîtriser les flux à l'instar de ce qui est arrivé jusqu'à présent, sinon beaucoup mieux encore. Le bilan est de très loin positif et encourageant. Très bonne continuation.