La présidente de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), Latifa Akherbach, a souligné, samedi 8 février à Casablanca, la nécessité pour les médias d'assumer leur principal rôle de force de proposition et de ne pas se limiter à refléter les problèmes de la société. Dans une intervention à l'occasion d'un débat autour de la "Promotion de l'égalité : Quels rôles pour les médias?", organisé par le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) en marge des activités de la 26é édition du Salon internationale de l'édition et du livre (SIEL), Mme Akherbach a mis en avant l'importance des médias dans l'instauration et le renforcement d'une culture de parité au sien de la société. L'amélioration de l'image de la femme dans les médias est un défi qui consiste à bâtir une citoyenneté complète et humaniste, avec un vocabulaire médiatique dépourvu de toute forme de discrimination et de haine, a-t-elle fait remarquer. Evoquant le rôle de la HACA, Mme Akherbach a rappelé qu'en tant qu'institution de régulation qui promeut la protection de la dignité humaine et la lutte contre toutes formes de stigmatisation et objectivation de la femme et dont toutes les résolutions sont appliquées, la HACA n'impose aucune censure en amont sur un contenu médiatique, notant que l'expérience marocaine dans le domaine de la régulation de l'audiovisuel lui octroie le rôle de leader en Afrique. Pour la présidente de la HACA, les médias ont un rôle positif à jouer dans le façonnement du respect de la femme. Les journalistes, a-t-elle insisté, doivent s'armer d'un degré de professionnalisme en ce qui concerne la parité et l'égalité, "car c'est une question de dignité de toute la société". Un manque de visibilité et de présence de la femme experte dans les médias De son côté, la présidente du Comité parité et diversité de 2M, Khadija Boujnaoui, a affirmé que dans le cadre de l'égalité femme-homme, "une volonté politique existe et se traduit par la ratification des conventions internationaux". Selon elle, le problème de l'évolution des mentalités persiste, alourdi par l'image de la femme, transmise par les médias de masse. Le bilan du Comité parité-diversité de 2M, créé en 2013, fait état d'un manque de visibilité et de présence de la femme experte dans les médias, ainsi que de persistance de clichés négatifs "qui passent inconsciemment", a indiqué Mme Boujnaoui. De son côté le chef du bureau du Conseil de l'Europe au Maroc, Michael Ingledow, a souligné que l'éradication efficace de la violence contre les femmes nécessite avant tout un "changement social, par le biais des médias sociaux et des médias en général". "Il faut profiter de l'incroyable effet de levier et de l'omniprésence des nouvelles technologies dans la vie privée des gens pour promouvoir des messages positifs et mobiliser contre tout type de violence à l'égard de la femme", a-t-il prôné. Tenu dans les stands du CNDH, le débat sur la promotion de l'égalité a connu la présence d'une pléthore de chercheurs, journalistes et intellectuelles. Il a été accompagné de la traduction en langage de signes pour les personnes atteintes de surdité. La participation du CNDH au 26e SIEL, qui se poursuit jusqu'au 16 février, se tient sous le thème: “1990-2020 : un processus continu pour l'effectivité des droits”. * Khadija Boujanoui: "Le Trophée Tilila souhaite créer une prise de conscience chez les publicitaires"