Le 19 septembre dernier, soit trois mois avant l'attentat au camion perpétré contre un marché de noël à Berlin, les services de renseignements marocains auraient prévenu leurs homologues allemands sur la probabilité d'un passage à l'acte imminent par le tunisien Anis Amri. L'information a été révélée hier par le site Mondafrique, citant "des sources dignes de confiance au sein des services de renseignement occidentaux". Une alerte aurait donc été officiellement donnée le 19 septembre dernier par les agents de la DGST marocaine qui avaient alors identifié Anis Amri comme un fervent partisan de l'Etat islamique. La même source fait savoir qu'une autre correspondance à l'attention du BND (service extérieur fédéral allemand) aurait été effectuée le 11 octobre par la Direction générale de la surveillance du territoire. Une correspondance selon laquelle le suspect résidait de manière clandestine en Allemagne depuis quatorze mois. Ses fréquentations, douteuses, d'extrémistes confirmaient sa radicalisation, selon les enquêteurs marocains. Le journal estime qu'en matière de renseignements, les services marocains ont pris une réelle avance sur leurs homologues européens. Si les informations de Mondafrique se confirment, il s'agirait d'une nouvelle mise en garde émise par les services de renseignements marocains quant à la dangerosité d'un individu. En novembre 2015 déjà, c'est le Maroc qui avait fourni la localisation de Abdelhamid Abaaoud, l'un des terroristes du Stade de France. Plus tard, en juillet dernier, le magazine français Marianne avait alors révélé qu'une alerte sur le passage à l'acte imminent de Abdel Malik Petitjean, l'assaillant de l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, aurait été donnée quatre jours avant l'attentat qui avait coûté la vie à un prêtre de 86 ans, égorgé par son ravisseur.