La 4ème édition du forum parlementaire France-Maroc s'est ouverte, vendredi, au siège de l'Assemblée nationale à Paris. L'ouverture de cette rencontre a été présidée par le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, le président de la Chambre des Représentants, Habib El Malki, le président du Sénat Gérard Larcher, et le 1er vice-président de la Chambre des conseillers Abdessamad Kayouh. Ce Forum, qui se tient alternativement au Maroc et en France, est l'occasion de souligner l'excellence des relations entre les parlements des deux pays et de réfléchir à la nouvelle feuille de route entre les deux institutions législatives sur nombre de questions. Intervenant à cette occasion, le Président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a affirmé que la vocation de ce forum interparlementaire, instance de concertation privilégiée sur les priorités qui sont inscrites à l'agenda commun des deux Parlements, est d'approfondir et renouveler les relations entre les deux pays. Cette quatrième session intervient à un moment particulièrement opportun à quelques jours de la 14e Réunion de Haut Niveau (RHN) France-Maroc, qui est “une autre illustration de la densité et de la régularité du dialogue qu'entretiennent la France et le Maroc dans le cadre de leur partenariat”, a-t-il affirmé. Cette nouvelle session du Forum est axée sur deux principales thématiques définies de commun accord entre les deux parlements. La première est relative à “la diplomatie parlementaire face aux défis planétaires” que sont la protection et la valorisation des mers et des océans, d'une part et la consolidation de la démocratie, d'autre part. La seconde porte sur le partenariat franco-marocain pour la sécurité et le développement en Afrique, avec un premier débat sur la paix et la sécurité, et un second sur le développement dans toutes ses dimensions (politique, économique, territoriale et humaine), à travers une coopération décentralisée renforcée. Ces thématiques s'inscrivent parfaitement, a affirmé M. Ferrand, dans le dialogue entre l'Union européenne et le Maroc, ainsi que dans les combats communs menés par les deux pays contre le changement climatique, le terrorisme et la radicalisation. S'agissant de “la diplomatie parlementaire face aux défis planétaires”, le Président de l'Assemblée nationale a indiqué que les deux pays poursuivent les mêmes objectifs en matière environnementale et agissent chacun à l'échelon national pour mieux protéger et valoriser les mers et les océans, en particulier à la Méditerranée. S'agissant du partenariat franco-marocain pour la sécurité et le développement, le président de l'Assemblée nationale a affirmé que l'histoire des deux pays et leur position géographique les mettent dans une situation idéale pour contribuer ensemble au développement de l'Afrique dans toutes ses dimensions politique, économique territoriale et humaine à travers une coopération décentralisée renforcée, et ce dans un environnement de paix et de sécurité, condition sine qua non pour l'épanouissement de ce développement. Enfin, le Président de l'Assemblée nationale a souligné que “ la relation entre le Maroc et la France a ceci de particulier qu'elle transcende la stricte relation bilatérale pour couvrir un spectre d'action beaucoup plus large, tant les enjeux sont imbriquées et les exigences collectives. De son côté, le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki a souligné que ce forum parlementaire, devenu un cadre institutionnel d'échange entre les représentants des peuples marocain et français, s'érige en tant que fondement institutionnel symbolisant la profondeur historique des relations exceptionnelles ayant permis aux deux pays de capitaliser leur histoire commune pour ériger leur coopération bilatérale en modèle. "La tenue de cette 4ème édition du Forum est la preuve que nos quatre institutions ont été en mesure de favoriser l'accumulation rendue possible à travers le dialogue institutionnel entre les représentants des deux peuples en faveur du partenariat exceptionnel qui existe entre la République française et le Royaume du Maroc et qui leur permet de contempler l'avenir avec sérénité et affronter les défis de la mondialisation et ceux liés au contexte régional international", a fait constater M. El Malki. Ces défis ne sauraient être relevés que par des Etats et des leaders sages et visionnaires, comme c'est le cas du Maroc et de la France qui représentent des "pôles de stabilité dirigés avec sagesse dans un monde qui en a grand besoin", a-t-il dit. Les changements climatiques, la consolidation de la démocratie, la paix et la sécurité et le développement dans toutes ses dimensions sont des défis communs à dimension planétaire, a-t-il rappelé notant que ces défis appellent à des réponses collectives, structurelles et radicales pour éviter qu'il ne se posent demain avec plus d'acuité. M. El Malki, qui s'est félicité de la contribution remarquable du Maroc et de la France et la mobilisation au niveau mondial pour le climat et la réduction du réchauffement climatique et de ses répercussions, a indiqué que les institutions législatives sont appelées à poursuivre leur plaidoyer pour une justice climatique en faveur de l'Afrique, le continent le plus touché par le dérèglement climatique. S'agissant de la question du développement de l'Afrique, M. El Malki a indiqué que le retour du Maroc au sein de l'Union africaine a donné un nouvel élan aux travaux de l'organisation panafricaine et renforcé une orientation démocratique ouverte et innovante au sein de cette institution, faisant observer que parallèlement à sa présence dynamique au sein de l'Union, le Maroc relève le défi du partenariat sud-sud , en tissant des liens de coopération dans le domaine des services sociaux et de l'investissement avec la grande majorité des pays africains. Pour sa part, le premier vice-président de la Chambre des Conseillers, a souligné dans une allocution lue au nom du président de la Chambre, Hakim Benchammach, que la poursuite régulière des rencontres et des concertations fructueuses dans le cadre de ce Forum témoigne des attaches historiques, culturelles et politiques solides unissant les deux deux pays, mettant en avant la convergence des vues et des positions des deux pays sur des questions d'intérêt régional et international. Il a appelé à cet égard à traduire ces acquis en actions concrètes impulsées dans le cadre de la diplomatie parlementaire afin de mieux faire face aux défis universels qui se posent aux deux pays, à leur tête le terrorisme. Concernant l'immigration illégale, il a appelé à la mise en place de politiques solidaires et viables, tant internationales que régionales, et ce conformément aux principes de dignité humaine, de bon voisinage et de coopération mutuelle. Le retour du Royaume du Maroc sur la scène africaine a été une occasion pour entamer une nouvelle phase, et qui a affirmé le choix visionnaire d'accorder la plus grande importance au continent en tant qu'espace fertile, a ajouté M. Kayouh, qui a souligné l'intérêt que les deux pays ont porté très tôt au continent africain, son potentiel et son avenir. Pour le Président du Sénat français, Gérard Larcher, ce forum interparlementaire illustre la vitalité de la diplomatie parlementaire entre les deux pays, affirmant que la concertation régulière entre les Parlements français et marocain a su préserver la relation bilatérale. Après avoir exprimé ses vifs remerciements aux présidents des quatre groupes d'amitié parlementaire pour le travail qu'ils font en faveur de la consolidation des relations entre les deux pays, et souligné le rôle dévolu à la diplomatie parlementaire, M. Larcher a tenu à relever l'importance de ce forum qui ouvre “une séquence bilatérale de teneur majeure, à savoir la Réunion de Haut Niveau prévu le 19 décembre prochain à Paris". S'agissant du partenariat franco-marocain pour la sécurité et le développement en Afrique, l'une des grandes thématiques débattues lors du segment Sénat de ce Forum interparlementaire, M. Larcher a souligné l'excellence de la coopération entre les deux pays en matière de lutte contre le terrorisme. Il a également affirmé que les deux pays peuvent porter ensemble des projets de coopération bilatérale ou triangulaire pour le développement de l'Afrique dans le cadre d'un partenariat fondé sur la réciprocité. Soulignant la position géographique singulière du Maroc en tant que trait d'union entre l'Afrique et l'Europe, le Président du Sénat a affirmé qu'en matière de développement, la coopération parlementaire a toute sa place dans les liens si denses qui unissent les deux pays, aux côtés de la coopération décentralisée. En marge de cette rencontre, marqué par la présence des présidents des groupes d'amitié Maroc-France au sein des parlements des deux pays, de parlementaires français et marocains, ainsi que de l'ambassadeur de SM le Roi à Paris, Chakib Benmoussa, les présidents de la Chambre des représentants et de l'Assemblée nationale ont tenu une rencontre bilatérale. Créé en 2013, le Forum parlementaire franco-marocain rassemble les Présidents et des parlementaires issus des assemblées des deux pays. Il se tient alternativement au Maroc et en France. Ce forum se veut un lieu privilégié de concertation et de coopération entre les deux chambres du Parlement français et les deux chambres du Parlement marocain et représente la dimension parlementaire du partenariat d'exception unissant le Maroc et la France.