Le rideau a été levé, lundi soir à Agadir, sur la 16ème édition du Festival international "Cinéma et migrations" (FICMA), qui se tient du 09 au 14 décembre et qui rend hommage au cinéma belge, en présence d'une pléiade de personnalités des mondes cinématographique, médiatique et culturel. S'exprimant à cette occasion, Driss Moubarik, président de l'Association "Initiative culturelle", organisatrice de cette manifestation, a indiqué que, comme à l'accoutumée, le FICMA vient rendre hommage au cinéma d'un pays ami et cette année le choix a porté sur la Belgique, "pays au riche répertoire cinématographique". M. Moubarik a expliqué que le choix de ce pays ami est motivé par la dynamique des ressortissants marocains qui ont brillé dans le monde du 7ème art en Belgique, ajoutant que le FICMA s'assigne comme mission de mettre en lumière nos frères qui excellent dans la sphère de la culture et précisément dans le cinéma. "Cette jeune génération de cinéastes belges d'origine marocaine ont toujours fait partie de la sélection officielle des films, courts et longs métrages confondus, lors de précédentes éditions du festival et beaucoup d'entre eux ont été récompensés", s'est-il félicité. M. Moubarik a, en outre, fait savoir que ce rendez-vous annuel culturel et artistique, fidèle à l'esprit du cinéma et à la thématique de la migration, propose au grand public une programmation riche et variée, avec notamment à l'affiche deux compétitions de courts et longs métrages, des projections dans le cadre du panorama de films marocains et d'ailleurs, hommages, conférences et rencontres cinématographiques. Dans un cinéma Rialto archicomble, la cérémonie d'ouverture a commencé par un hommage à la "rose du cinéma marocain", Asmaa Khamlichi, qui depuis sa tendre enfance, a développé un engouement pour l'art et le cinéma, et à l'acteur franco-marocain, Karim Saidi, qui compte à son actif des dizaines de participations à des productions marocaines, françaises, belges, allemandes, suisses et américaines. La 16ème édition du FICMA a également rendu hommage au défunt réalisateur algérien, feu Moussa Haddad, qui a laissé derrière lui un respectable palmarès cinématographique, avec des expériences et des films inoubliables, ainsi qu'à l'acteur turc Murat Danacı, très connu pour son rôle dans la série turque traduite en dialecte marocain "Samhini". Cet événement cinématographique vise à mettre en évidence la diversité du cinéma marocain, aussi bien au niveau des films produits au Maroc, que ceux produits par les marocains du monde, notamment à travers la thématique de la migration. Cette édition est marquée par la participation de quelque 10 long-métrages et 15 court-métrages dans les deux compétitions officielles du festival, ainsi que par la projection de films appartenant à plus de 20 pays, traitant, de différentes approches, la thématique de la migration. Ainsi, le jury du long-métrage est présidé par le cinéaste, homme politique et ancien ministre malien de la culture, Cheick Oumar Sissoko, aux côtés de l'actrice tunisienne Fatma Ben Saidane, du réalisateur franco-marocain Ismael Ferroukhi, de la réalisatrice italienne Annamaria Gallone et du réalisateur français Manuel Sanchez. Le jury du court-métrage est présidé, quant à lui, par le réalisateur producteur et scénariste marocain Abdeslam Kelai, aux côtés de l'actrice marocaine Saadia Ladib, de la comédienne et auteur libanaise Darina Al Joundi, du metteur en scène et scénariste marocain Mohamed El Khomais, et de l'acteur franco-tunisien Abel Jafri. Dans le cadre de la rubrique "Panorama", les fans du festival auront l'occasion de voir quelques-unes des dernières productions cinématographiques marocaines représentées par six films récemment produits et projetés dans divers salles de cinémas marocaines, notamment "Cambodia" du réalisateur Taha Mohamed Ibn Slimane. La technologie "audio-description" a été adoptée pour la première fois au festival au profit des personnes aveugles. A l'instar des éditions précédentes, le programme de cette année propose des "Master Class" animés par le réalisateur français d'origine algérienne Rachid Bouchareb, qui partage avec le public sa carrière artistique et son parcours durant plus de quatre décennies. Le menu prévoit également des ateliers de formation au profit des jeunes cinéastes, variant entre "direction d'acteur", "l'acteur entre la création théâtrale et l'interprétation cinématographique", "le métier d'acteur au Maroc" et "réaliser un film sans formation cinéma: possible?", animés respectivement par Danièle J. Suissa de l'Institut Founty, l'actrice tunisienne Fatma Ben Saïdane, l'acteur Malek Akhmiss, et la réalisatrice Malika Zairi. La programmation prévoit également des rencontres cinématographiques autour de deux thèmes, à savoir "le 7ème Art et sa relation avec les autres formes d'art" et "l'industrie cinématographique au Maroc", animées respectivement par le réalisateur Kamal Kamal, et l'acteur et réalisateur Abdou El Mesnaoui, ainsi que deux tables rondes organisées sous les thèmes "migrations Sud-Sud" et "le droit à l'accessibilité: entre discours et réalités?", qui seront animées par une pléiade de spécialistes et d'artistes. Dans le cadre de son ouverture à son environnement éducatif, le festival a consacré une rubrique pour les étudiants, qui comprend des ateliers sur la "passion du cinéma" et le "montage numérique", en plus des projections de courts métrages des réalisateurs Aziz Salmy, Farid Regragui et Ghizlane Assif. Sur le registre du "cinéma de proximité", le festival a décidé de continuer à s'ouvrir aux "zones profondes" de la région Souss-Massa, à travers la projection de longs métrages amazighs du réalisateur Mustapha Achaour, qui sera présent avec certains des acteurs participant à ses films lors de ces spectacles. Le FICMA est organisé en partenariat avec le ministère délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration, le Centre cinématographique marocain (CCM), le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), la wilaya de la région Souss Massa, le Conseil régional de Souss-Massa, la préfecture d'Agadir Idda Outanane et le commune d'Agadir.