La COP25 qui se tient actuellement à Madrid est encore une fois l'occasion de mettre en avant l'urgence d'agir et rapidement. Et pour cause, vient de paraitre le bilan annuel du Global Carbon Project. D'après le travail de 76 scientifiques issus de 58 laboratoires internationaux, le constat est tout de même de bon augure : la croissance de ces rejets principaux responsables du dérèglement climatique a ralenti cette année, relate le quotidien français Le Monde. Sauf que sur un autre volet, les résultats sont alarmants. En effet, selon la même source les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) d'origine fossile n'arrêtent pas d'augmenter. L'année 2019 devrait ainsi voir le taux des émissions mondiales de CO2 issues de la combustion des énergies fossiles, de l'industrie et des cimenteries s'établir à 37 milliards de tonnes. Ce qui traduirait une progression de 0,6% par rapport à l'an dernier, d'après les conclusions publiées dans les revues Nature Climate Change, Environmental Research Letters et Earth System Science Data. Cependant, il est important de noter que cette hausse est moins forte que celle recensée en 2018 (+ 2,1 %) et en 2017 (+ 1,5 %). Dans le Global Carbon Atlas, un atlas interactif, les auteurs ont mis en avant les données les plus récentes sur les flux de carbone résultant d'activités humaines et de processus naturels. Sachant que les impacts humains sur le cycle du carbone sont la principale cause du changement climatique. Ainsi, cet atlas relate que le Royaume a émis en 2018 quelque 66 tonnes de CO2 (MtCO2), soit le double de la Tunisie (32 tonnes) mais beaucoup moins que l'Algérie (156). Le Maroc se classe, à travers ce document, 51e émetteur mondial, contre 34e pour l'Algérie et 74e pour la Tunisie. Toujours concernant l'Afrique du Nord, c'est l'Egypte qui rafle la palme du plus gros émetteur d'émissions fossiles, avec 239 tonnes (26e mondial). A contrario, la Mauritanie est très peu émettrice (2,7 MtCO2, 147e mondial). Du côté de la Libye, le pays occupe le 55è rang à l'échelle internationale pour des émissions estimées à 54 MtCO2. Au niveau nord-africain, le Maroc est donc le troisième émetteur de GES, derrière l'Egypte, première, et l'Algérie, deuxième, suivi de la Libye, la Tunisie et la Mauritanie. Pour le Moyen-Orient, la première marche du podium revient à l'Arabie saoudite (621 MtC02) ; le pays figure ainsi dans la liste des 10 premiers émetteurs mondiaux, à la 9e place, suivie des Emirats arabes unis (206 MtCO2, 30e mondial), de l'Irak (204, 31e mondial) et du Koweit (98, 41e mondial). Les plus faibles émetteurs de CO2 sont le Yémen (10, 103e mondial), la Syrie (28, 78e mondial) et la Palestine (3,2, 144e mondial). La Chine est le plus gros émetteur mondial de CO2 suivie des Etats-Unis et de l'Europe. Des chiffres qui visent à être réduits dans les prochaines années notamment pour le Maroc. Après avoir signé l'accord de Paris sur le climat en 2015, puis hôte de la COP22 en 2016, le Royaume s'est engagé à réduire de 42% ses émissions de GES d'ici 2030.