Après trois ans de stabilité, les émissions mondiales de gaz à effet de serre issues des énergies fossiles sont reparties à la hausse en 2017, selon une étude dévoilée en marge de la COP23. Ainsi, les émissions de CO2 liées à l'industrie et à la combustion d'énergies fossiles devraient croître de 2 % cette année par rapport à 2016 (entre 0,8 % et 2,9 %), et atteindre un record de 36,8 milliards de tonnes, après des années 2014 à 2016 quasiment stables. Selon les auteurs de l'étude publiée dans les journaux Nature Climate Change, Environmental Research Letters et Earth System Science Data, « le monde n'a donc pas atteint son pic d'émissions », « cela montre qu'il faut agir plus fortement, il faut oublier tout autosatisfaction ». Pour Corinne Le Quéré, une des auteurs de cette étude « c'est une grande déception », « Avec 41 milliards de tonnes de CO2 émis estimés pour 2017 (si l'on ajoute la déforestation), on risque de manquer de temps pour garder la température sous 2 °C, et a fortiori 1,5 °C », objectif fixé par l'accord de Paris adopté fin 2015 contre le réchauffement climatique. Pour ce faire, « il faudrait que les émissions atteignent leur pic ces prochaines années et diminuent ensuite rapidement », rappelle-t-elle. Ainsi les principaux émetteurs sont dans l'ordre, la Chine, les Etats-Unis, l'Inde, La Russie, le Japon, l'Allemagne, l'Iran, l'Arabie saoudite, la Corée du sud et le Canada. Concernant les perspectives, les auteurs de cette étude, ne sont pas plus optimiste « divers facteurs montrent une poursuite de la hausse des émissions mondiales en 2018 », souligne Robert Jackson, de l'université Stanford. Notons qu'au Royaume, le projet de Loi de finances 2018 prévoit plusieurs mesures destinées à réduire les émissions des gaz à effet de serre dans le secteur du transport au Maroc.