Cela fait 25 ans déjà que la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD) a eu lieu au Caire. En effet, en 1994 le Royaume a adhéré à cette occasion au programme d'action de la CIPD. C'est dans ce sens que le Haut-Commissariat au Plan publie depuis tous les cinq ans et ce en concertation avec les départements ministériels concernés, un rapport national sur la population et le développement. Ce 30 octobre, le HCP a organisé une rencontre afin de présenter le bilan 2014-2018 de ladite thématique. Ainsi, ce rapport a été réalisé dans l'optique d'évaluer « les progrès accomplis par notre pays dans le domaine de la population et du développement au cours des cinq dernières années (2014-2018) », explique le HCP. Ce cinquième rapport national revient sur les réalisations menées par le Maroc concernant la problématique. Réalisé avec le financement du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) au Maroc, ce rapport s'est basé sur les diverses interventions du HCP à l'échelle mondiale. Parmi elles, « la première réunion des ministres de l'Union africaine chargés de la population en tant que groupe de travail du comité technique spécialisé de la santé, de la population et du contrôle des drogues ». Une réunion qui a eu lieu les 4 et 5 octobre à Accra (Ghana). Autre rendez-vous important auquel a participé le HCP, la Conférence régionale sur la Population et le Développement qui s'est tenue du 30 octobre au 1er novembre 2018 à Beyrouth (Liban). La période dont il est question a aussi connu le retour institutionnel du Maroc à sa famille africaine, ce qui contribue pour le Royaume à « jouer un rôle davantage structurant en faveur du développement de notre continent, selon des schémas de coopération gagnant-gagnant. » Dans ce sens, le pays a décidé d'abriter l'Observatoire Africain des Migrations, l'occasion de partager son expérience dans le domaine. Tous les voyants au vert en matière de démographie Pour rappel, une opération de régularisation des migrants a vu le jour au Maroc permettant à 27.649 demandes d'être traitées entre 2014 et 2015, plus de 23.000 personnes ont ainsi été régularisées comptant parmi eux les non-accompagnés et plus de 10.000 femmes, poursuivent les auteurs. Forte de ce succès, cette initiative a connu une deuxième phase en décembre 2016 durant un an, permettant à 28.400 personnes de 113 nationalités de déposer leur demande à travers 83 provinces et préfecture du Royaume.
Sur le volet démographique, le Maroc s'érige en exemple au niveau continental. En effet, sur près d'une trentaine d'années, « l'accroissement de la population marocaine a connu un important déclin (de 2,6% pendant la décennie 1980 à seulement 1,25% actuellement) grâce à d'importantes améliorations des soins médicaux, aussi bien préventifs que curatifs, et des conditions de vie », note le HCP. Et d'ajouter : « l'accélération de cette transition démographique est renforcée par une urbanisation qui ne cesse d'augmenter avec un taux passant de 29,1% en 1960 à 62,4% en 2018. » Pour obtenir de tels résultats, le document souligne que l'une des implications majeures de cette transition démographique est entre autres la modification de la structure par âge de la population marocaine ayant enregistré des changements structurels majeurs. Dans ce sens, l'accroissement de la part de la population en âge d'activité dans la population totale est passé de 49 ?9% en 1981 à 62,4% en 2014. De même, la tranche d'âge des moins de 15 ans a baissé en 2014 atteignant les 28,2% de la population totale au lieu de 45,6% en 1981. Enfin, la proportion des personnes âgées (60 ans et plus) s'est quant à elle dans l'ensemble stabilisée entre 1960 et 2014.
L'éducation, un chantier important pour le Royaume Des chiffres qui poussent a opté pour une politique de la ville ayant pour but notamment de lutter contre l'exclusion sociale et/ou spatiale mais aussi à favoriser l'intégration urbaine des populations des quartiers défavorisés grâce à l'emploi par exemple. En 2017, une autre génération de programmes a vu le jour consistant notamment en la restructuration des quartiers sous équipés. « Sur le plan économique, le Maroc a accéléré et continu d'accélérer la transformation structurelle de son système productif dans le cadre de stratégies sectorielles ambitieuses couvrant des secteurs névralgiques de l'économie nationale avec l'objectif de renforcer la cohérence de son modèle de développement et le rendre plus inclusif, notamment sur le plan territorial en hissant les régions du Royaume au rang d'acteurs de développement et d'espace de création des richesses et d'émergence de profils de spécialisation compétitive », explique le HCP. Au niveau de l'éducation, le Conseil Supérieur de l'Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique, après une évaluation de la Charte Nationale pour l'Education et la Formation pour la période 2000-2010, a élaboré la vision stratégique 2015-2030 : « Pour une école de l'équité, de la qualité et de la promotion ». Allant ainsi vers une généralisation d'un enseignement préscolaire obligatoire, la formation et la qualification des enseignants, l'accès à l'éducation aux personnes à besoins spécifiques, la promotion de l'école rurale, l'amélioration continue du rendement interne de l'Ecole, la généralisation d'un enseignement inclusif et solidaire pour tous les enfants marocains, sans aucune discrimination mais aussi la consolidation des efforts pour garantir une scolarité durable qui permet de lutter contre les interruptions, les déperditions scolaires et les redoublements, détaille le rapport. Du chemin reste à parcourir Le secteur de la santé a aussi noté de réelles avancées. Et pour cause, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans a connu une baisse notable passant de 76,1‰ entre 1987-1991 à 27‰ entre 2011-2018. Résultats de l'application de plusieurs programmes comme le Programme National d'Immunisation ou encore le Programme National de lutte contre les Maladies Diarrhéiques.
Enfin, concernant l'amélioration de la gouvernance du système statistique national le HCP « a présenté le projet de loi n° 109.14 relative au système statistique national qui définit les principes fondamentaux régissant les statistiques officielles, le cadre juridique applicable à leur collecte, traitement, conservation et diffusion et détermine la mission dévolue au système statistique national et sa composition en plus de l'institution d'un Conseil National de la Statistique. » Le HCP conclut sur la nécessité de déployer encore plus d'efforts pour mieux accompagner les mutations vécues par le pays en matière de démographie et surtout mieux se préparer aux changements attendus dans un futur proche. « Depuis la période 2005-2010, l'évolution du rapport de dépendance affiche une stabilité, autour de 60%. Autrement dit, une personne active prend en charge moins d'une personne inactive. Ce décalage positif diminuera d'abord, pour amorcer une remontée à partir de 2035-2040, jusqu'à atteindre 70 personnes inactives à la charge de 100 personnes actives à l'horizon de 2050 », précise ainsi le HCP.