Le Haut-commissariat au plan (HCP) vient de publier le rapport national sur la population et développement au Maroc, vingt ans après la conférence du Caire de 1994. L'évaluation du programme d'action de la Conférence internationale des Nations Unies sur la population et le développement (CIPD) concernant le Maroc a permis de cerner les progrès accomplis en matière de politiques publiques, d'identifier les bonnes pratiques, de mesurer les contraintes persistantes et les défis qui restent à relever en matière de politique de population et de développement, lit-on dans la Préface du rapport. Dans un contexte de transition démographique avancée, le Maroc s'est, depuis la 1ère conférence de Caire, résolument engagé dans un processus de libéralisation et d'ouverture économiques associées à des réformes sociétales et de démocratisation institutionnelle couronné en 2011 par une nouvelle Constitution. Dans ce cadre, le taux d'accroissement naturel de la population marocaine de l'ordre de 2,7% durant les années 60, s'est situé à 1,32% en 2010, sous l'effet conjugué de la baisse de la fécondité de 7,4 à 2,2 enfants par femme et de l'augmentation de l'espérance de vie à la naissance de 47 ans à 74,8 ans. Cette transition démographique s'est traduite progressivement, selon le rapport du HCP, par une transformation de la pyramide des âges dont l'effet le plus visible est la décélération de la pression des jeunes aux âges d'entrée en activité et le vieillissement de la population, induisant en conséquence une baisse notable du rapport de dépendance. La question des retraites, de prévoyance sociale et du système de santé de cette population vieillissante est actuellement au cœur des préoccupations de développement au Maroc. Le Maroc a inscrit le développement dans le cadre d'une libéralisation et d'une ouverture de son économie aux normes de la compétitivité globale et aux valeurs sociétales universelles. Il a réalisé, au cours des dix dernières années, des progrès importants en matière de résorption des déficits en termes d'éducation et d'alphabétisation, d'infrastructures économiques et d'atténuation des disparités territoriales et sociales. En capitalisant sur les acquis de ces choix de politiques publiques, le royaume a amorcé, selon le rapport, une programmation des investissements dans l'économie verte avec le développement prioritaire des énergies renouvelables, la valorisation des potentialités agricoles et la promotion des activités à forte teneur technologique, en se souciant de la préservation des chances des générations futures. La nouvelle constitution du Royaume offre, aujourd'hui, une base pour une autre génération de réformes institutionnelles ouvrant les voies à ses concitoyens et, en particulier, aux jeunes et aux femmes de participer à la décision, l'élaboration et l'évaluation de la politique publique. Elle consacre, par ailleurs, le pluralisme linguistique et culturel, la parité homme-femme et la place des ONG dans la vie politique du pays et ce, en mettant en œuvre une approche participative avec les différents acteurs économiques et sociaux à l'échelle des unités territoriales de base, dans le cadre d'une régionalisation avancée qui donne aux populations des différentes régions la possibilité d'être leurs institutions délibératives et exécutives. La CIPD, réunie en 1994 au Caire et à laquelle le Maroc a participé avec 179 pays, a consacré, pour la première fois, le droit de tous les êtres humains de vivre dans la dignité une vie saine et productive, et à l'abri de toute discrimination. Elle a reconnu le rôle fondamental de ces droits individuels dans l'amélioration des conditions de vie sociales et écologiques des populations et dans le succès des processus de croissance et de développement durable.