Aux Carrefours, comme aux entrées des mosquées, aux restaurants ou encore dans les bus, faire la manche est devenue une pratique de plus en plus fréquente. Cette activité, dont le recours peut être justifié par la nécessité, est aujourd'hui en voie de professionnalisation au Maroc. Les chiffres parlent d'eux même, 62.% des mendiants en ont fait un véritable métier. Ceci s'explique par l'ampleur des profits, les gains journaliers estimés en moyenne à 300 DH rendent la mendicité attractive pour plusieurs. Pis encore, et afin d'amasser un maximum d'argent, certains n'hésitent pas à user de leurs propres enfants pour attendrir les passants et les automobilistes. En mai 2015, l'Observatoire national des droits de l'enfant indiquait dans une étude menée en partenariat avec l'Unicef que le Maroc comptait plus de 25.000 enfants sans domicile fixe, dont le quart à Casablanca. Cette catégorie vulnérable souvent déscolarisée, victime de parents inconscients pousse les pouvoirs publics à durcir leur position. Gagner sa vie en mendiant est aujourd'hui une pratique sanctionnée par la loi marocaine. Le délit est puni de un mois jusqu'à un an de prison. Reportage.