Lutte contre la mendicité à Casablanca Avec toute la stratégie de lutte contre le fléau de la mendicité à Casablanca, les centres d'hébergements continuent de recevoir et d'accueillir un bon nombre de mendiants chaque mois. Les chiffres parlent de plus de 400 cas mensuellement. Les mendiants, les sans domicile fixe (SDF), les enfants abandonnés et autres démunis forment le gros de ce contingent. Les centres d'accueil, notamment celui de Tit Mellil basé à Casablanca, affichent un fort accroissement du taux de fréquentation. Depuis le mois mars 2007 jusqu'à 31 octobre 2013, le centre a accueilli 10.757 personnes toutes catégories confondues, la part du lion revenant à Casablanca avec un total de 7706 mendiants dont 3274 sont des femmes et 4155 hommes. Les autres régions s'accaparent les 3050 restants, indique Mustapha Essardi, DG du centre social de Tit Mellil. Côté enfants, notre source évoque le chiffre de 530 enfants exploités dans les circuits de la mendicité. Le DG du centre de Tit Méllil précise que rien qu'au mois de novembre courant le centre a reçu quelque 400 personnes venues de différentes régions dont 123 arrivent de la métropole économique. Bien que le phénomène de mendicité soit puni par la loi, les chiffres montrent que le fléau n'est pas près de s'estomper et prend de plus en plus de l'ampleur. Pour y faire face, le code pénal prévoit «des peines d'emprisonnement de 1 à 6 mois contre toute personne ayant les moyens de subsistances et qui se livre habituellement à la mendicité et interdit strictement l'utilisation des enfants pour faire la manche». Mensuellement plus de 220 mendiants professionnels sont conduits au poste de la police pour être déférés devant la justice. Ainsi, quand ces derniers (constitués en grande partie de personnes en situation difficile toutes catégories confondues : SDF, handicapés mentaux et physiques, mendiants, jeunes en difficulté)... se font interpeler par la police, ils sont automatiquement conduits vers le centre social de Tit Mellil où des assistantes sociales les accueillent pour étudier leur situation. Généralement, le centre se prépare à l'avance pour faire face à une grande affluence. Pour Essardi, le nombre des pensionnaires a augmenté durant ces dernières années. Selon lui, le centre reçoit régulièrement des subventions de fonctionnement de la part du Conseil de la région de Casablanca, à hauteur de 5.5 millions de dirhams, et ce depuis 2005. L'entraide nationale contribue à son tour au financement du centre à hauteur de 500.000 dirhams. Le ministère de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social accorde lui aussi une contribution annuelle. Pour les subventions destinées à l'équipement, l'INDH accorde 6 million de DH. Les bienfaiteurs ne sont pas en reste puisqu'ils apportent un soutien financier et moral inestimable, souligne Essardi. En pratique, les mendiants déjà hébergés dans le centre s'engagent à ne plus faire la manche, mais beaucoup ne tiennent pas parole, alors que d'autres après seulement quelques semaines de leur sortie, retournent pour séjourner à nouveau à Tit Mellil. Selon le chiffres disponibles, ceux qui arrivent pour la première fois s'élèvent à 5223, à 1007 pour ceux qui séjournent pour la deuxième fois et à 663 pour les habitués du centre soit 3 fois et plus. Finalement le phénomène de la mendicité requiert une mobilisation tous azimuts. Cela va de la mise en place de programmes d'insertion socio-économique, de la mise à niveau des centres d'accueils et de l'amélioration des services dispensés par le centre, la formation des cadres et travailleurs sociaux et la réinsertion des pensionnaires. Le lancement, ces derniers jours, d'une nouvelle campagne anti-mendiants dans le cadre de la nouvelle gouvernance que le nouveau Wali est en train d'imprimer à la métropole, remet les centres d'accueil sur les devants de scène.