Par les temps qui courent, beaucoup de centres d'accueil des personnes en situation précaire voient leur taux de fréquentation augmenter. Comment le centre social de Tit Mellil veut y faire face. Avec cette vague de froid qui sévit actuellement au Maroc, les mendiants, les sans domicile fixe (SDF), les enfants abandonnés et autres démunis sont les plus affectés. Les centres d'accueil de personnes en situation précaire connaissent, ainsi, une forte augmentation de taux de fréquentation. Pour y faire face un dispositif de mesures a été mis au point. Le Centre social de Tit Mellil de Casablanca en est un exemple. Généralement, ce centre se prépare, à l'avance, pour faire face en cette période de grande affluence. Ce centre abrite 360 personnes en asile permanent. Des pensionnaires dont la majorité est constituée de personnes en situation difficile toutes catégories confondues : SDF, handicapés mentaux et physiques, mendiants, jeunes en difficulté… Pour le directeur général du centre social de Tit Mellil, Abdelkrim Sebbar, le nombre des pensionnaires a augmenté, ces derniers jours, de 42 personnes. «Au cours de la période allant de la fin du mois de septembre à la fin du mois de mai, ce nombre s'élève parfois jusqu'à 700 personnes», fait remarquer Abdelkrim Sebbar, avant de préciser que «le budget connaîtra une augmentation de 25% pour pouvoir accueillir les nouveaux venus et faire face à l'augmentation des dépenses». En hiver, le centre d'accueil social Tit Mellil connaît un changement au niveau alimentaire. «Dans le cadre de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), nous avons profité des couvertures, des lits et autres équipements», poursuit-il. Le nombre des repas augmente également et les pensionnaires ont droit à un goûter plus consistant. Les pensionnaires qui profitent généralement du bain maure dont dispose le centre quatre fois par semaine, y vont quotidiennement durant la période hivernale. D'après lui, les repas servis par le centre sont préparés dans le respect des normes d'hygiène. Catégorique, il affirme qu'«au cours de l'an 2006, aucun cas d'intoxication alimentaire n'a été enregistré». Le centre social de Tit Mellil est, depuis 2005, un lieu ouvert et ses pensionnaires qui peuvent pratiquer des activités sportives et qui disposent même d'une équipe de football «sont autorisés à s'y déplacer librement et à sortir pour rendre visite à leurs familles ou vaquer tout simplement à d'autres préoccupations. «Nous prodiguons également des séances de massage au profit des personnes âgées qui ont des problèmes d'articulation», explique le directeur de ce centre, qui dispose de 17 éducateurs qui prennent soin constamment des handicapés mentaux ou physiques. Les bienfaiteurs et les âmes charitables apportent un soutien financier et moral inestimable. Ils offrent généralement des vêtements et des médicaments. «Des associations organisent des manifestations culturelles, artistiques et sportives au profit des pensionnaires», indique M.Sebbar, qui rappelle qu'une ONG, en collaboration avec des jeunes filles du lycée Ibn Al Banae Mourakouchi, a organisé récemment une journée pleine d'activités au profit des pensionnaires. A cette occasion, un repas collectif a été organisé et, dans une ambiance festive ponctuée de chansons et de danse, les bénévoles ont «lavé» les pensionnaires souffrant de différents handicaps et fait à tous les pensionnaires des tatouages au henné»