Le Qatar se prépare à accueillir la Coupe du monde de football en 2022 et près de 30.000 travailleurs étrangers participent à la construction ou à la rénovation des 8 stades prévus pour l'occasion, malgré de fortes chaleurs et dans des conditions dénoncées par les organisations de défense des droits humains. Publié vendredi, un rapport commandé par l'Organisation internationale du travail (OIT), agence de l'ONU, et le ministère qatari du Travail, salue les mesures visant à atténuer les effets de la chaleur sur 4.000 travailleurs d'un chantier du Mondial-2022, appelant d'autres employeurs à faire de même. Sur les sites les plus exposés, la loi qatarie actuelle prévoit une interruption du travail entre 11H30 et 15H00 heures locales pendant l'été, de mai à octobre. Le rapport commandé par l'OIT repose sur une étude de chercheurs de l'université grecque de Thessalie, portant sur 5.500 heures de travail réalisées au Qatar. L'étude a suivi les conditions environnementales pendant l'été 2019 et analysé les réponses physiologiques de 125 travailleurs, soumis à différentes stratégies de réduction des effets de la chaleur. Les chercheurs ont comparé les pratiques en vigueur dans le stade Al-Rayyan, de 40.000 places, en construction à l'ouest de Doha, avec celles d'une ferme rurale, évaluant l'impact de l'hydratation, la proportion des pauses et le choix des vêtements sur le ressenti de la chaleur par les travailleurs. Pour lutter contre les coups de chaleur, les employés de ce chantier, géré par le Comité d'organisation du Mondial-2022, ont multiplié les pauses à l'ombre et bu beaucoup d'eau, soulignent les chercheurs, qui recommandent aux entreprises d'effectuer des bilans médicaux annuels auprès de leurs employés et de leur donner une plus grande marge de manœuvre pour organiser leurs pauses en cas de forte chaleur. Selon des ONG, les chantiers gérés par le Comité d'organisation de la prochaine Coupe du monde de football offrent généralement de meilleures protections et droits à leurs travailleurs que ceux qui échappent à leur supervision.