Des entreprises vont rembourser environ 22 millions d'euros à plus de 37.000 travailleurs immigrés engagés au Qatar dans le cadre des préparatifs du Mondial-2022 de football, ont indiqué les organisateurs du tournoi. Venus pour la plupart du sous-continent indien ou d'Asie du sud-est, de nombreux travailleurs ont été forcés de payer des frais illégaux à des intermédiaires afin d'être recrutés au Qatar. « 160 entreprises engagées pour des projets liés à #Qatar2022 ont accepté de rembourser à plus de 37.000 employés 25 millions de dollars (22,1 millions d'euros, NDLR) qu'ils ont déboursés pour payer des frais de recrutement », a déclaré sur Twitter le Comité suprême, en charge de l'organisation du tournoi. Le remboursement s'effectuera « au cours des trois prochaines années », a-t-il précisé. Jusque-là, le comité avait indiqué que seuls 12.000 employés recevraient une enveloppe de 12,4 millions d'euros pour rembourser les frais illégaux payés par ces travailleurs. En février, le Qatar s'est engagé à parachever une réforme du code du travail destinée à améliorer les conditions des deux millions de travailleurs migrants vivant sur son sol dans l'optique du Mondial-2022, en réponse aux critiques de l'ONG Amnesty International. Riche émirat gazier, le Qatar a ainsi instauré un salaire minimum de 750 riyals (environ 185 euros) et accepté de travailler plus étroitement avec l'Organisation internationale du travail (OIT). En avril, Doha a aussi annoncé l'abolition d'ici fin 2019 de son système controversé de visas de sortie qui oblige les travailleurs migrants à obtenir l'autorisation de leurs patrons pour pouvoir quitter le pays. Dans un rapport publié en février, Amnesty avait jugé « difficiles » les conditions de vie et de travail pour « de nombreux travailleurs immigrés au Qatar ».