Des pétitionnaires internationaux ont dénoncé, jeudi devant la 4è Commission de l'Assemblée générale des Nations-Unies à New York, les exactions commises par le « polisario » dans les camps de Tindouf et le sort des populations qui y sont séquestrées. S'exprimant à cette occasion, Sherry Erb, de l' « Oasis Network », s'est attardée sur le manque de reddition de comptes du « polisario », estimant que ce manque de contrôle à la fois externe et interne crée une pléthore de problèmes pour les populations des camps de Tindouf, les Nations-Unies, les agences humanitaires, ainsi que pour d'autres pays de la région et du monde. « Année après année, les dirigeants du « polisario » disent aux populations séquestrées dans les camps de leur faire confiance pour le bien de tous. Comment peuvent-ils le savoir avec certitude, s'il n'y a jamais aucune surveillance ou audit de cette classe dirigeante? », S'est-elle interrogée, soulignant que le manque de contrôle est une invitation aux abus, à la corruption et au détournement massif de l'aide humanitaire à tous les niveaux de la distribution. Le fait que le « polisario », qui est un groupe militaire, dispose d'un contrôle total sur les camps de Tindouf constitue une situation anachronique par rapport à d'autres situations similaires, a-t-elle déploré, ajoutant que le fait que les camps de Tindouf soient sur le territoire algérien signifie aussi que l'Algérie est moralement et légalement responsable de cette tragédie qui se déroule sur son sol. De son côté, Donna Sams, d' « Antioch Community Church », qui s'était rendue à trois reprises dans les camps de Tindouf, a exprimé devant les membres de la Commission sa grande préoccupation du sort des enfants, qui, confrontés aux conditions austères dans les camps et au manque de perspectives d'avenir, ont déserté les salles de classe et se lancent dans des activités illicites pour gagner leur vie compte tenu des difficultés d'accès à l'aide humanitaire que les dirigeants du « polisario » détournent pour leur propre bénéfice. La jeunesse des camps de Tindouf méritent aussi d'être prise en considération, a-t-elle ajouté, déplorant que ces jeunes se tournent vers le trafic d'armes, de drogue et d'êtres humains par manque d'opportunités et de perspectives. Sa troisième préoccupation, a-t-elle poursuivi, concerne « les familles brisées qui vivent séparées entre les camps de Tindouf et le Maroc », soulignant que « sans un rapprochement de toute la famille, aucune solution durable ne peut être considérée comme un succès ». Et Sams de conclure que le plan d'autonomie proposé par le Maroc est la meilleure solution qui redonnera espoir en un avenir meilleur à l'ensemble des Sahraouis. Carroll Eads, de « Capitol Hill Prayer Partners », s'est, quant à elle, déclarée préoccupée du sort des jeunes dans les camps de Tindouf et les conséquences du manque de perspectives. « Si aucune solution au conflit n'est trouvée rapidement, une autre génération de jeunes sahraouis deviendra polarisée », a-t-elle averti. Pour elle, le plan d'autonomie présenté par le Maroc reste l'option la plus viable et la plus crédible pour une résolution rapide, économiquement viable et politiquement réalisable au conflit du Sahara.