Un projet pilote de mise en place d'un Système intégré d'aide à la gestion des risques d'inondations a été lancé, mardi à Rabat, lors d'une rencontre organisée par le ministère de l'Intérieur. Ledit projet s'inscrit dans la continuité des actions menées en faveur de la gestion préventive des risques naturels majeurs au Maroc pour contenir ou réduire le risque des inondations. Présidée par le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur Noureddine Boutayeb, cette rencontre a été aussi marquée par la création d'un Centre de gestion des risques inondations, indique un communiqué du ministère de l'Intérieur. La rencontre a constitué l'occasion de rappeler les actions entamées pour la mise en œuvre d'une gestion préventive des risques d'inondations qui ont connu une augmentation importante de leur fréquence ces deux dernières décennies, ajoute la même source. Il s'agit d'un projet pilote pour l'établissement d'un système de gestion intégrée et opérationnelle des risques d'inondations, à travers la mise en place d'un Centre opérationnel de veille, d'alerte et d'aide à la gestion des risques d'inondations au niveau du ministère de l'Intérieur, qui permettra au final d'alerter par anticipation les populations exposées aux risques d'inondations et de mettre en sécurité les personnes, les biens et les activités économiques, explique le communiqué. Ce projet financé par le Fonds de lutte contre les effets des catastrophes naturelles, sera déployé dans un premier temps sur quatre zones représentatives des problématiques d'inondations au niveau du territoire national, à savoir une zone urbaine (Mohammedia), une vallée (Ourika), une plaine (Gharb) et une zone saharienne (Guelmim), ajoute le ministère, précisant que chaque zone retenue sera dotée d'un Centre provincial de coordination, installé respectivement au niveau de la Préfecture de Mohammedia et des Provinces d'Al Haouz, de Kénitra et de Gulemim. Le Système intégré d'aide à la gestion des risques d'inondations s'inscrit parfaitement dans une démarche de partenariat entre les différents acteurs concernés par la gestion des risques d'inondations, à savoir le Ministère de l'Intérieur, le Ministère de l'équipement, du transport, de la logistique et de l'eau (Département de l'eau), la Direction de la météorologie nationale (DMN), la Direction de la recherche et de la planification de l'eau (DRPE), l'Agence de bassin hydraulique de Bouregrag-Chaouia (ABH- BC), l'Agence de bassin hydraulique de Draa-Oued Noun (ABH-DO), l'Agence de bassin hydraulique du Sebou (ABH-S), l'Agence de bassin hydraulique du Tensift (ABH-T) et un partenaire international d'expertise reconnue en la matière. Ce projet pilote permettrait dans un avenir proche, l'extension du système en question sur toutes les zones vulnérables prioritaires de l'ensemble du territoire national, conclut le communiqué. Le fonctionnement du projet se basera sur l'observation, le suivi, la prévision et les alertes météorologiques, l'identification des zones inondables et la collecte, la diffusion et le suivi des informations hydrologiques et hydrauliques, et la mise en place de plans d'action à entreprendre en case de risque lié aux inondations. Des partenaires internationaux ont également été sollicités, à savoir Predict Services, filiale internationale de Météo France, d'Airbus et du Groupe BRL. Les composantes de ce projet seront mises en œuvre en deux volets, le premier concerne la mise en place d'un centre opérationnel de veille, d'alerte et d'aide à la gestion des risques d'inondations et le second porte sur la mise en place d'un centre de prévision de crues. Ce projet s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par les pouvoirs publics visant à renforcer les capacités et les moyens d'intervention des acteurs impliqués, notamment celles de la Direction Générale de la Protection civile, à consacrer une structure de coordination par la création du Centre de Veille et de Coordination (CVC) en 2008, et à programmer les ressources financières nécessaires par la création d'un compte d'affectation spéciale dénommé "Fonds de lutte contre les effets des catastrophes naturelles" en 2009. On estime toutefois que ces efforts restent insuffisants face à l'ampleur des phénomènes, jugés dangereux et dévastateurs, exposant les populations à des risques imminents et non maîtrisables des catastrophes naturelles, dont la maîtrise est devenue une urgence et la vigilance une action prioritaire. A cet égard, les institutions concernées par l'observation, la veille, la vigilance et l'alerte, tels que les Agences de bassins hydrauliques, la DMN et l'Institut National de géophysique ont mis en place des mesures de renforcement et se sont insérés dans une logique d'adopter une approche prospective de la gestion des risques naturels. Par ailleurs, plusieurs réalisations ont été effectuées dans le cadre du programme de gestion intégrée des risques naturels et de la résilience (PGIR) à travers les exercices annuels du Fonds de lutte contre les effets des catastrophes naturels (FLCN), et des projets entamés comme le projet de la stratégie nationale de la gestion intégrée des risques naturels à l'horizon de 2030. Abdellah Nassif, gouverneur au ministère de l'Intérieur, a indiqué que ce projet, lancé depuis deux ans, est piloté par le ministère de l'Intérieur avec la participation des départements concernés tels que la DMN, la DRPE et les Agences de bassins hydrauliques. Le projet est réalisé sur plusieurs étapes, a précisé le responsable, expliquant qu'il s'agit du “diagnostic sur le plan local et central, de l'installation et de la mise en service, de l'évaluation et enfin des pistes d'amélioration du système pour préparer un plan d'action qui va connaître une extension au niveau de toutes les régions vulnérables aux risques d'inondations”.