Nabil Karoui candidat du parti « Qalb Tounes », qualifié au second tour de l'élection présidentielle anticipée, est né le 1er août 1963 à Bizerte. Lauréat de l'Ecole de commerce à Marseille, il est co-fondateur du groupe Karoui and Karoui et fondateur de la chaîne de télévision "Nessma". Le groupe qu'il dirige (médias et publicité) a ouvert son premier bureau au Maroc puis à Alger, Ryadh, Khartoum, Nouakchott et Tripoli. Le lancement de "Nessma" a eu lieu le 16 mars 2007 via satellite. En 2009, Nabil Karoui a pris la direction de la succursale de télévision du groupe, Nessma TV. En 2013, il a créé l'association "Ness El Khir" rebaptisée, en 2016, "Khalil Tounes" au nom de son fils décédé. Les activités de l'association qui a pour vocation, selon son fondateur, "de venir en aide aux personnes nécessiteuses" sont diffusées par Nessma TV en prime time. Plusieurs avertissements ont été adressés par la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) à Nessma au sujet "des dépassements" commis par Nabil Karoui sur sa chaîne. La HAICA considère que "le cahier des charges régissant les chaînes de télévision privées interdit à toute chaîne de faire de la publicité à son propriétaire". Le conseil de la HAICA avait décidé, en avril 2019, la saisie du matériel de transmission de Nessma TV pour la "diffusion de ses émissions hors du cadre légal". Membre fondateur de Nidaa Tounes en 2012, Nabil Karoui quitte le parti en 2017. Il crée son propre parti Qalb Tounes (Au cœur de la Tunisie), dont l'annonce est parue au journal officiel le 21 juin 2019. En juin 2019, il annonce sa candidature à l'élection présidentielle. Il est rapidement donné en tête par la plupart des sondages. Le 18 juin, des amendements controversés, accusés de barrer la route à Karoui et Olfa Terras (3Aich Tounsi), sont adoptés par l'Assemblée des représentants du peuple. Les amendements interdisent ainsi la candidature de personnes ayant fait des dons à la population, bénéficié de financements étrangers ou de publicité politique au cours des douze mois précédant une élection, ou possédant un casier judiciaire. Le 25 juin, 51 députés de Nidaa Tounes et du Front populaire déposent un recours pour inconstitutionnalité. Le jour même, il devient président d'un parti, Au cœur de la Tunisie, anciennement appelé Parti tunisien de la paix sociale. Il annonce en juillet suivant que son parti présente des candidats aux élections législatives dans 33 circonscriptions électorales. En 2016, l'ONG I Watch l'accuse de blanchiment d'argent et de détournement de fonds vers l'étranger, via des sociétés-écran. Le 25 avril 2019, les équipements de Nessma sont saisis à la demande de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), qui indique que la chaîne émet sans licence depuis 2014 et ce « après des tentatives multiples pour trouver une solution précisera la HAICA qui, à l'instar de l'Instance supérieure indépendante pour les élections interdira à "Nessma", qui émet sans licence, de couvrir la campagne électorale. Le 8 juillet, dans le cadre des accusations portées en 2016, il est inculpé pour blanchiment d'argent, de même que son frère Ghazi, ses biens sont gelés et il est interdit de sortie du territoire. Il est arrêté le 23 août, à la suite d'un mandat d'arrêt émis par la chambre d'accusation de la cour d'appel de Tunis. Malgré son arrestation, sa candidature est maintenue, n'ayant pas été à ce jour condamné par la justice, ni privé de ses droits civiques. Le 9 août, il est épinglé par l'ISIE pour avoir débuté sa campagne avant la date officielle. Le 28 août, pour les mêmes raisons, celle-ci ordonne à son équipe de campagne de retirer ses affiches portant le slogan "La prison ne nous arrêtera pas… Rendez-vous le 15 septembre".