Le nombre de chèques en bois va crescendo. Dans son rapport annuel au titre de l'année 2018, Bank Al-Maghrib fait état de 460.288 incidents de paiement sur chèque, un record qui dépasse de 6,4% celui enregistré en 2017 (432.578) et de 11,5% que celui noté en 2016 (412.627), selon les données recueillis par la Banque Centrale des incidents de paiement sur chèques gérée par la Banque. En tout, le montant relatif à ces défauts de paiements gagne en ampleur. Il a frôlé les 13,3 millions de dirhams en 2018, contre 11,8 millions de dirhams en 2017. Ceci a conduit à gonfler les rangs des interdits d'émission de chèques. Leur nombre se monte désormais 668.988 personnes (dont dont 87,8% de personnes physiques), et ce en progression de 4,1% par rapport à 2017. L'écart entre ces incidents et les régularisations effectuées se creuse. La Centrale en a enregistré 113.756 régularisations d'incidents en 2018, en légère augmentation par rapport aux deux exercices précédents (1,3% qu'en 2017 et 0,6% qu'en 2016).
Mais ce moyen de paiement n'est pas celui qui a accusé le coup le plus dur en termes de crédibilité. . Utilisées pour régler les montants élevés, les Lettres de change normalisées (LCN), aux taux déjà élevé de sinistralité, cumulent des impayés non-régularisés de plus de 69 milliards de dirhams à fin 2018. Ces défauts de paiement sont répartis entre 1,9 million de cas (+50,8% qu'en 2017), dominés à hauteur de 62% par des personnes physiques.