Le Maroc scelle de nouveaux partenariat ave le Burundi et le Niger. En effet, deux conventions de partenariat sur des thématiques liées à la réforme de l'administration publique ont été signées mardi à Fès, en marge de l'ouverture du 15ème Forum panafricain ministériel sur la modernisation de l'administration publique et des institutions de l'Etat. La première convention a été signée par le ministre de la réforme de l'administration et de la fonction publique, Mohamed Ben Abdelkader, et le ministre de la fonction publique, du travail et de l'emploi de la République du Burundi, M. Felix Mpozeriniga. Les deux parties s'engagent, à travers ce partenariat, à œuvrer à valoriser et développer les capacités des ressources humaines, renforcer la bonne gouvernance, développer la qualité du service public et simplifier les procédures administratives par les technologies de l'information et de la communication. La seconde convention, qui a été signée par M. Benabdelkader et la ministre de la fonction publique et de la réforme administrative de la république du Niger, Mme Kaffa Rakiatou Christelle Jackou, a pour objectif de renforcer les relations bilatérales dans plusieurs domaines. Elle concerne la simplification et la dématérialisation des procédures administratives, l'interconnexion entre les administrations publiques, à travers le développement des TIC et des systèmes d'information, et la modernisation de la gestion des ressources humaines, ainsi que la réforme du système de la fonction publique, notamment l'organisation de concours de recrutement et l'évaluation de la performance des services publics. Organisé au lendemain de la 57è session du Conseil d'administration du Centre africain de formation et de recherches administratives pour le développement (CAFRAD), ce Forum, placé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, traite de la thématique centrale du ‘'rôle des administrations publiques dans la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD)''. Gestion des affaires publiques en Afrique : M. Ben Abdelkader souligne une ‘'dynamique importante'' Intervenant à l'ouverture du 15è Forum panafricain ministériel sur la modernisation de l'administration publique et des institutions de l'Etat, le ministre Mohamed Ben Abdelkader a mis en valeur les ‘'importants progrès'' réalisés par les pays africains sur la voie de la construction démocratique, à la faveur des diverses initiatives de réforme adoptées. Il a souligné, à cet effet, que la réforme de l'administration est au cœur de la stratégie de développement de nombreux pays africains qui connaissent actuellement des mutations rapides et dont l'amélioration de la cadence des réformes est devenue une ‘'nécessité urgente'' pour relever les défis de développement et répondre aux attentes actuelles et futures des sociétés, tout en insistant sur l'impératif de renforcer les capacités institutionnelles, afin de parer à tout déséquilibre préjudiciable au développement et aux objectifs durables des Etats. Le responsable a relevé que les objectifs de développement durable des pays africains, thématique centrale de ce forum, revêtent plusieurs dimensions, notamment économiques, sociales, technologiques et culturelles, qui se chevauchent et interagissent entre-elles, plaidant pour l'élaboration d'une ‘'stratégie globale'' pour traiter tous ces aspects, afin d'accélérer le développement dans un contexte caractérisé par la compétitivité et l'ouverture sur le monde extérieur. La réalisation de ces objectifs ambitieux de développement durable à l'horizon 2030, a-t-il dit, est tributaire du rôle de leadership que doivent jouer les gouvernements dans ce cadre, à travers les politiques publiques mises en place ou les services publics qu'ils présentent aux citoyens. Notant que le Royaume a fait le choix du développement durable en tant que projet sociétal et modèle de développement, à la faveur de la vision clairvoyante de SM le Roi Mohammed VI, le ministre a indiqué que cet engagement a été enraciné en tant qu'''approche stratégique'', à travers une série de réformes successives, dont celle de la Constitution de 2011, qui a favorisé un ‘'cadre approprié'' pour construire un développement solide et améliorer les conditions sociales des citoyens. Selon lui, l'administration n'est plus seulement un outil de mise en œuvre des politiques gouvernementales et d'exécution des décisions politiques, elle est devenue le pilier de tout changement économique et social, ajoutant que la réforme et le développement des services publics sont devenus ‘'le noyau principal'' de l'amélioration des conditions économiques et sociales et de la satisfaction des attentes des citoyens et de la lutte contre les contraintes de développement. Le ministre a rappelé, dans ce cadre, que le Royaume a lancé une ‘'nouvelle dynamique'' relative à l'administration publique et à son système de gouvernance basée sur la nouvelle Constitution qui a consacré tout un chapitre à la bonne gouvernance et à ses principes généraux. De son côté, le directeur général du CAFRAD, Stéphane Monney Mouandjo, a souligné que cette rencontre est ‘'la continuation nécessaire d'un mouvement de grande ampleur qui va sans aucun doute transformer de façon profonde et déterminante la vie de nos institutions publiques, de nos services publics et de nos administrations d'aujourd'hui et de demain''. Rappelant l'importance de la thématique du forum, à savoir ‘'le rôle de l'administration dans la poursuite des objectifs de développement durable'', M. Mouandjo a fait savoir que le CAFRAD, à travers ce choix, a voulu à l'instar d'autres institutions internationales aux missions similaires rappeler son ancrage indispensable dans le système globale de gouvernance quoiqu'en défendant sa singularité dans ce contexte si complexe de la mondialisation''. ‘'Notre conviction profonde est que la poursuite des objectifs de développement durable ne sauraient et ne doivent en aucune manière devenir un simple phénomène de mode du moment'', a-t-il insisté, ajoutant qu'''elle est et devrait rester la trajectoire et la tension nécessaires vers lesquelles doivent converger les choix décisifs de nos administrations et de manière extensive de nos institutions''. M. Mouandjo a fait observer que ‘'l'Afrique a besoin d'administration et de service publics dotés d'outils et de moyens efficaces et légitimes garantissant aux uns et aux autres le respect et la protection de leurs droits et de leurs libertés, à travers des choix encadrés par des dispositifs législatifs et réglementaires eux-mêmes légitimes dans lesquelles les citoyens sauront se reconnaître'', relevant que ‘'c'est par ce moyen aussi que nos sociétés et nos Etats pourront faire émerger des citoyens nouveaux conscients de leur devoir d'aujourd'hui et respectueux des générations à venir dont ils se sentiront en partie responsables des choix''. En clôture de ce forum, mercredi, le Prix panafricain de service public (PPSP), distinction d'excellence dans le domaine du service public, sera décerné.