Les travaux de la 49ème Assemblée générale de l'Organisation des Etats Américains (OEA) se sont ouverts, mercredi soir, à Medellín (nord-ouest de la Colombie) avec la participation du Maroc en tant que membre observateur permanent de cette organisation continentale. Le Royaume qui jouit depuis novembre 1981 du statut de membre observateur permanent auprès de cette instance, est représenté par Mme Farida Loudaya, ambassadeur du Maroc en Colombie. Les travaux de cette rencontre de trois jours, placée sous le thème "L'innovation en vue de renforcer le multilatéralisme continental", est marquée par la participation des ministres des Affaires étrangères et des représentants de l'ensemble des pays membres de l'OEA (35), à l'exception de Cuba. Plusieurs sujets figurent à l'ordre du jour de cette assemblée générale, la 3è du genre qu'abrite la Colombie depuis la création de cette organisation à Bogotá en avril 1948, tels que la crise au Venezuela et au Nicaragua ainsi que le problème migratoire dans le sous-continent. Lors des quatre séances plénières prévues dans le cadre de cette assemblée, les participants devront également réfléchir aux "ajustements devant être apportés afin de permettre au système hémisphérique de s'adapter aux nouveaux défis". Intervenant à la séance inaugurale de cette rencontre, le président colombien, Ivan Duque, a axé son discours principalement sur la situation au Venezuela, soulignant qu'il est du devoir de la région latino-américaine de libérer le peuple vénézuélien de la "dictature" de Nicolás Maduro. "Nous ne pouvons regarder de loin ce qui se passe (au Venezuela, ndlr), notre devoir est d'en finir avec la dictature et de faire plier la dictature pour la liberté du peuple vénézuélien", a indiqué M. Duque. Le chef de l'Etat colombien a ajouté que les régimes autoritaires de la région sont l'un des principaux "défis du système interaméricain", tout en estimant que "la fin diplomatique" de la dictature vénézuélienne a déjà commencé. Le chef de l'Etat colombien a de même félicité l'OEA, basée à Washington, pour avoir pris la décision "importante" de reconnaitre le représentant "légitime" de Juan Guaidó, président par intérim du Venezuela, devant le Conseil permanent de l'OEA, ajoutant que cette initiative démontre que "la fin diplomatique de la dictature a déjà commencé et qu'elle est une réalité sur le continent américain". Il a dans ce contexte appelé l'organisation panaméricaine à examiner "les instruments permettant de mettre fin aux dictatures", s'arrêtant sur la crise migratoire au Venezuela. "La migration est l'un des défis du système interaméricain", a dit le président colombien, invitant les pays membres à "être capables, ensemble, d'attirer l'attention sur cette crise migratoire et d'agir "avec fraternité". Rappelant à cet égard l'accueil par son pays des migrants vénézuéliens, M. Duque a de même appelé les pays membres de l'OEA à réfléchir ensemble aux mesures devant être prises pour faire face à la crise migratoire. Il a par ailleurs estimé que la région est confrontée à d'autres défis dans le domaine des droits de l'Homme, de la sécurité et de l'environnement, d'où la nécessité, selon lui, "de moderniser le système" interaméricain. Quant au secrétaire général de l'OEA, Luis Almagro, il a adopté un ton plus diplomatique, plaidant pour l'union des pays membres afin d'éviter la "polarisation" entre les Etats de la région. "Nous devons garder à l'esprit que notre pire menace est la polarisation, la division et la vulnérabilité", a ajouté l'ancien ministre uruguayen des Relations extérieures. "L'OEA devrait éviter la polarisation interne, éviter les pièges que les dictatures et l'autoritarisme nous ont tendus par le passé et nous tendent à l'heure actuelle pour créer une confrontation entre nos Etats démocratiques", a insisté M. Almagro. L'Assemblée générale est l'organe suprême de cette instance continentale créée dans le but d'établir dans ses Etats membres "un ordre de paix et de justice, de maintenir leur solidarité, de renforcer leur collaboration et de défendre leur souveraineté, leur intégrité territoriale et leur indépendance".