Hautement profitable pour le Maroc, l'expertise reconnue des pays nordiques en matière de développement durable a été mise en avant ce mardi 18 juin par la secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Mounia Boucetta. Mme Boucetta a fait valoir - dans son allocution prononcée devant une pléthore de représentants de pays nordiques lors d'une conférence organisée par la Région Casablanca-Settat - les avancées réalisées par le Royaume en matière de lutte contre les problématiques climatiques, tout en se réjouissant de la concrétisation et la réussite des projets de partenariat maroco-nordiques dans ce domaine. Y ont pris part des représentants venus de Suède, Norvège, Finlande et Danemark. La rencontre, organisée sous la thématique de "Green synergies", se présente comme un partage d'expérience maroco-nordique avec une déclinaison territoriale. La présence de ces personnalités représentant les secteurs public, privé ainsi que les collectivités locales, devrait permettre, selon Mme Boucetta, d'identifier de manière pragmatique et opérationnelle les leviers à même de traduire les greens synergies potentiels en projets concrets et viables. En ouverture de son allocution, la secrétaire d'Etat a saisi l'occasion pour faire valoir les retombées de cette initiative d'échange sur les capacités du Royaume ainsi que sur l'identification des solutions innovées et appropriées aux problématiques environnementales et de développement durable de manière générale. Le développement durable, une question qui occupe non seulement le rang prioritaire de l'action entreprise sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, mais constitue, également, un des axes prioritaires de la diplomatie marocaine, a fait observer Mme Boucetta. Le Maroc ferait d'ailleurs partie, selon Mme Boucetta, des premiers pays à adhérer à la prise de conscience universelle à ce sujet, en ratifiant les conventions internationales pertinentes et en adoptant des programmes d'action nationaux en la matière. "Son engagement et son implication ont été à l'origine de plusieurs initiatives menées au niveau régional, continental et également à l'échelle internationale", a-t-elle affirmé, faisant allusion aux efforts de sensibilisation aux problématiques climatiques en Afrique entrepris auprès de la communauté internationale. Cet engagement manifesté par plusieurs initiatives pertinentes, notamment l'initiative de Sa Majesté le Roi, de convoquer le 1er Sommet Africain de l'Action en marge de la COP22, en novembre 2016, qui fut une occasion pour les leaders africains de coordonner et d'harmoniser leurs actions de lutte contre le changement climatique, ainsi que de chercher les solutions les plus appropriées, notamment en ce qui concerne le financement et le transfert technologique. La secrétaire d'Etat a passé au crible plusieurs initiatives lancées dans ce contexte à savoir : l'initiative pour « l'Adaptation de l'Agriculture Africaine » dite « Triple A », le projet de la « Grande Muraille Verte pour le Sahara et le Sahel », l'initiative pour la « Sécurité, la Stabilité et la Soutenabilité (3S) », celle pour la « Résilience Rurale », ou encore celle en faveur des « Forêts dans la Région Méditerranée et au Sahel », ainsi que des initiatives en faveur d'une co-émergence durable africaine, notamment « l'Initiative Africaine pour les Energies Renouvelables », celle relative à la « Conservation de l'Ecosystème du Bassin du Lac Tchad », celle pour une « Croissance Bleue », ou encore celle portant sur la réalisation d'un « Couloir Africain de l'Energie Propre » et le « Fonds Bleu pour le Bassin du Congo ». Le lancement de ces initiatives a été accompagné par la mise en place de programmes afin d'assurer leur concrétisation et leur pérennisation, a indiqué Mme Boucetta, faisant valoir la contribution du Maroc dans la réalisation des études de faisabilité de certains projets permettant la levée des fonds nécessaires auprès des bailleurs de fonds. Une multiplicité des projets lancés ces dernières années en Afrique, qui dénote, selon Mme Boucetta, de l'importance des besoins et de l'impératif d'y répondre avec l'efficacité et l'efficience requises. Pour ce qui est des défis à relever au niveau du continent, elle a souhaité attirer l'attention sur le rôle phare des « Green synergies », notamment dans le cadre de la coopération Sud-Nord, dans l'accélération de la mise en œuvre des initiatives et des programmes d'une part et en tirer les meilleurs profits pour les populations. « Les pays nordiques sont des leaders mondiaux dans le développement durable, ils ont cumulé une expertise et un savoir-faire de renommée dans ce domaine », a dit Mounia Boucetta. Le Maroc accorderait, selon elle, un grand intérêt aux relations bilatérales avec la Suède, la Norvège, la Finlande et le Danemark et considère que le potentiel de coopération existant n'est pas encore suffisamment exploré ni suffisamment exploité. De grandes opportunités créatrices de valeurs ajoutées pour nos pays sont à asseoir sur des bases de coopération saines fondées sur le respect mutuel le respect de l'intégrité territoriale et le partenariat gagnant-gagnant, a suggéré la ministre tout en soulignant le caractère impératif de donner aux relations entre les deux parties un spectre multidimensionnel couvrant plusieurs domaines : l'expertise technique, les choix technologiques, des solutions innovées en termes de financement, l'éducation, l'investissement industriel et la recherche et développement. Autre axe d'actions commune, la coopération tripartite associant d'autres pays africains et mettant à contribution nos expertises mutuelles et notre savoir-faire. "Atteindre les ODD et lutter contre les aléas des changements climatiques résoudre les problèmes environnementaux et énergétiques au niveau des territoires nécessite l'implication de l'ensemble des acteurs publics, collectivités territoriales, société civile, secteur privé", a conclu la Secrétaire d'Etat, faisant valoir la conférence de ce mardi comme étant une excellente occasion, associant plusieurs acteurs autour de projets concrets.