L'adoption d'une position africaine unie en matière de migration permettra de renforcer le plaidoyer du continent devant les instances internationales en faveur des migrants, a affirmé, mardi 23 avril à Charm el-Cheikh, la présidente du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Amina Bouayach. L'adoption de cette position unie est de nature à appuyer les bonnes pratiques en matière de gestion de la migration et de protection des migrants, a estimé Mme Bouayach, lors d'une rencontre, organisée par l'équipe de travail relevant du Réseau des institutions nationales africaines des droits de l'homme (RINADH), présidée par le CNDH, sur le suivi régional du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Elle a saisi l'occasion pour rappeler les différentes stratégies et politiques en matière de migration adoptées par certains pays africains, lesquelles diffèrent d'un pays à l'autre dans leurs objectifs et approches, notant dans ce sens que le Maroc a adopté une politique privilégiant l'approche des droits de l'homme dans le domaine de migration et d'asile, conformément aux recommandations du Conseil national des droits de l'homme contenues dans son rapport thématique de 2013 sur la situation des étrangers au Maroc. Et d'ajouter que le Maroc a régularisé la situation de près de 50 mille cas, adopté une procédure spéciale pour les femmes et les enfants et un programme de renforcement de capacités et lancé une réforme de l'arsenal juridique se rapportant à la question migratoire, outre l'adoption d'une loi pour lutter contre le trafic humain. La conjoncture actuelle pose nombre de défis aux pays du continent, ce qui requiert d'adopter des politiques efficientes d'intégration et de faire bénéficier les migrants de l'intégralité de leurs droits, a-t-elle expliqué, mettant l'action sur la nécessité de consolider la coopération Nord-Sud et celle Sud-Sud notamment entre les Etats du continent sur la base d'une solidarité agissante et d'une approche impliquant tous intervenants. Les pays africains qui se trouvent au centre des défis liés à la migration, ont adopté en 2018 une position unie sur le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, ainsi que sur les mécanismes de sa mise en oeuvre sur le plan régional, a-t-elle dit, relevant que cette position unie émane de la conviction des Etats du continent que la mobilité et la liberté de circulation sont la base de la complémentarité africaine selon l'agende de développement 2063. Cette rencontre, organisée par le conseil national égyptien des droits de l'Homme, a offert l'occasion d'examiner les modalités de coopération multilatérale pour la mise en oeuvre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières au niveau du continent et de consolider l'interaction entre les institutions nationales africaines des droits de l'Homme.