Alors que le président français Emmanuel Macron s'apprête à annoncer, dans les tout prochains jours, des mesures censées répondre, au terme du Grand débat national, aux revendications sociales ayant été à l'origine du mouvement des "Gilets jaunes", les manifestants, eux, poursuivent leur mobilisation en descendant dans les rues pour le 22ème samedi consécutif. Pour ce nouvel acte de mobilisation, des rassemblements et défilés sont prévus dans plusieurs villes, notamment à Toulouse, choisie cette semaine comme principal point de ralliement par les «Gilets jaunes», mais aussi à Paris, Bordeaux, Marseille, Grenoble ou Lille. Le mouvement, né sur les réseaux sociaux pour protester contre la politique fiscale et sociale du gouvernement, entend montrer qu'il ne s'essouffle pas après le recul enregistré la semaine dernière, avec 22.300 manifestants dans toute la France, soit le chiffre le plus bas depuis le premier acte de la mobilisation qui avait enregistré, le 17 novembre dernier, quelque 283.000 manifestants à travers l'Hexagone. Cet acte est également le premier depuis l'adoption de la loi anti-casseurs, dans le contexte de violences ayant émaillé les manifestations de ce mouvement. Entrée en vigueur jeudi, cette loi, qui a été partiellement censurée par le Conseil constitutionnel, instaure notamment un délit de dissimulation du visage lors des manifestations et autorise aussi les fouilles dans les sacs et les voitures. Le Conseil constitutionnel avait bloqué l'article qui donnait notamment pouvoir à l'autorité administrative d'interdire de manifestation toute personne présentant une «menace d'une particulière gravité pour l'ordre public». Cet article porte atteinte à la liberté d'expression, a estimé le Conseil. A Paris, où quelque 3500 personnes s'étaient rassemblées la semaine dernière, les Champs-Elysées ainsi que les abords de la présidence et de l'Assemblée nationale sont, à l'instar des trois week-ends précédents, totalement interdits aux manifestants. De même qu'à Toulouse, la Place du Capitole où les manifestants avaient prévu de se rassembler, a fait l'objet d'interdiction de la part des autorités. Non-déclarée et interdite d'accès, comme depuis fin mars, sur la place emblématique du Capitole, la manifestation devait démarrer à 12H00.