Un cortège monstre a défilé dans une ambiance plus tendue qu'à l'accoutumée, à Alger, pour un 8e vendredi consécutif de contestation, le premier depuis l'annonce d'une présidentielle le 4 juillet pour désigner un successeur à Abdelaziz Bouteflika, rejetée par les manifestants. Pour la première fois en 8 semaines de défilés hebdomadaires dans la capitale, des policiers ont limité plusieurs heures l'accès au parvis de la Grande Poste. Après avoir obtenu le 2 avril la démission du chef de l'Etat, le mouvement populaire algérien réclame désormais le départ d'Abdelkader Bensalah, apparatchik de 77 ans devenu président par intérim. Il vise aussi l'ensemble des personnalités de l'appareil mis en place par le président déchu en 20 ans de pouvoir. Bensalah a désormais remplacé dans les slogans hostiles des contestataires Bouteflika. Pour eux, les structures et personnalités héritées du régime Bouteflika ne peuvent garantir un scrutin libre et équitable pour désigner son successeur, et ils craignent une élection frauduleuse ne servant qu'à conforter le « système » au pouvoir.