Le Maroc a fait de la tolérance religieuse son cheval de bataille depuis des siècles. Désormais, il fait partie des pays où toutes les religions coexistent en paix dans le plein respect mutuel. Une longue tradition de tolérance reconnue à l'échelle internationale, comme en témoigne un article publié ce mardi 9 avril dans le journal américain The New York Times évoquant la cohabitation harmonieuse entre les communautés musulmane et juive dans les quatre coins du Royaume. Réalisé conjointement par l'écrivaine Yaëlle Azagury et l'éditeur du magazine Tingis Anouar Majid, l'article met en avant la politique du Royaume pour la promotion du vivre-ensemble. En effet, la Constitution de 2011 reconnaît que l'identité du Maroc a été «nourrie et enrichie» en partie par des composantes «hébraïques», rappellent les auteurs. Sa Majesté Mohammed VI s'est d'ailleurs lancé dans un vaste projet de réhabilitation reflétant son « intérêt particulier » pour le patrimoine culturel et spirituel de la communauté juive marocaine. Le Maroc, un bel exemple de cohabitation interreligieuse Le Souverain ne cesse de déployer des efforts considérables pour faire revivre l'héritage juif du Royaume. « Alors que le judaïsme au Moyen-Orient et en Afrique du Nord évoque souvent des images d'hostilité, au Maroc, où nous sommes nés et avons grandi dans des familles juives (Mme Azagury) et musulmanes (M. Majid), c'est tout le contraire. Notre pays a une riche histoire de cohabitation entre juifs et musulmans. Cette cohabitation a été renforcée au cours des dernières années par les différentes mesures mises en place par le Royaume », peut-on lire dans l'article. La publication cite comme exemple la rénovation de la synagogue de Rabbi Akiba, construite au XIXe siècle et située dans un passage voûté du quartier de Siaghine à Tanger, qui a été transformée en musée avant d'ouvrir ses portes récemment. Des lieux de culte ressuscités The New York Times rappelle également que plus de 160 cimetières juifs contenant des milliers de pierres tombales ont été découverts, nettoyés et inventoriés avec des fonds du Royaume. D'autres synagogues et des anciennes écoles juives ont aussi été rénovées avec l'aide du Souverain. Les noms originaux des quartiers juifs où de nombreuses synagogues ont été installées pendant des siècles, ont également été rétablis. D'autres lieux de culte, telle que la splendide synagogue Nahon datant du XIXe siècle à Tanger, est maintenant un musée. La synagogue Ettedgui à Casablanca et le musée juif El Mellah adjacent, fondé en 1997 par des juifs marocains ont été restaurés et réédités par le roi en 2016, ajoutent les auteurs de l'article. Le Maroc s'est engagé à protéger la communauté juive marocaine En 2013, Abdelilah Benkirane, premier ministre du gouvernement à l'époque, avait lu un message de SM le roi Mohamed VI à l'occasion de la réouverture de la synagogue Slat al Fassiyine à Fès après sa rénovation, réitérant l'engagement du Royaume pour la protection de la communauté juive marocaine, rappelle le journal. Le système éducatif marocain prône lui aussi les valeurs du vivre ensemble entre les deux religions. L'automne dernier, le roi Mohammed VI a ordonné que des études sur l'Holocauste soient inscrites au programme du secondaire. Zhor Rehihil, directrice musulmane d'El Mellah, avait lancé une émission radio hebdomadaire sur la culture juive, mettant en vedette des juifs s'exprimant en darija. En novembre, le Conseil des communautés marocaines à l'étranger et la communauté juive du pays ont invité des journalistes, des universitaires et des dirigeants communautaires marocains résidant à l'étranger à Marrakech pour une conférence d'une semaine sous le thème « le respect des juifs pour l'islam et le respect des musulmans pour le judaïsme ». Le judaïsme occupe une place prépondérante dans l'histoire du Royaume Tous ces efforts et bien d'autres visent, comme le font savoir les auteurs de l'article, à promouvoir la culture du vivre-ensemble dans le Royaume. Le fait que le Maroc, pays majoritairement musulman, s'intéresse à l'héritage juif est un rappel fort de la place légitime du judaïsme dans l'histoire du pays, se réjouissent -ils.