7 millions de dollars, c'est le montant de la seconde levée de fond opérée par Mubawab, leader de l'immobilier en ligne au Maroc, qui ambitionne ainsi de devenir LA référence de l'immobilier au Maroc. Et compte dans ce sens contribuer à structurer le marché immobilier marocain, et marquer son empreinte en tant qu'accompagnateur de ce changement. Et dans un contexte jugé morose et difficile, ls promoteurs doivent redoubler d'efforts pour vendre ce qu'ils construisent. C'était là tout le thème abordé ce matin lors de la conférence organisée par Mubawab ayant eu pour objectif entre autres de mettre en lumière les nouvelles mesures du gouvernement dynamisant le développement du marché immobilier ainsi que l'apport du digital dans la progression du secteur. Mubawab est implantée au Maroc depuis 2012 et ce sont aujourd'hui pour ce portail plus de 300 agences et 300 promoteurs, faisant ainsi de la plateforme le premier portail immobilier en ligne dans le royaume. Un secteur en déclin ces dernières années mais dont les professionnels restent optimistes pour l'avenir c'est le cas notamment de Kevin Gormand, co-fondateur et directeur général de Mubawab.ma. Moins de ventes donc plus d'économies En effet, pour le professionnel « les tendances de l'immobilier en 2018 sont difficiles, tout le monde parle d'une crise. Le marché est compliqué et c'est une réalité inéluctable. » Et de préciser : « il y a une chute des ventes de l'immobilier, on est sur du 90.000 transactions résidentielles par an alors qu'il y en a en exprimé jusqu'à un million et demi de logements par les Marocains ». La question qui se pose donc est : « Comment est-ce possible qu'il y ait un million et demi de demandes et seulement 90.000 transactions par an ? » L'expert reprend en expliquant que « cela correspond tout simplement à l'offre, elle n'est pas corrélée avec la demande d'une part et que le crédit est en baisse. » Parmi les causes citées par l'expert à ce phénomène, il y a en effet le crédit notamment les crédits libres qui sont relativement en régression au Maroc. « Généralement, les gens ont plus de mal. C'est en fait un peu plus restreint pour pouvoir se financer mais c'est aussi dû au fait que le consommateurs ne trouve pas chaussure à son pied », explique Kevin Gormand. Pourquoi ? « La règle numéro 1 d'un promoteur elle est évidemment de construire pour vendre mais la problématique actuelle se trouve dans le foncier. » Effectivement, en principe dans un acte d'achat, dans la construction d'un business plan d'un promoteur, le foncier doit représenter 30% maximum. Sauf qu'aujourd'hui à Casablanca, il représente jusqu'à 55% voire 60%. Conséquence ? « il y a des cours compressibles qui sont la construction, l'état… il y'a toute une série de choses qu'on ne peut pas baisser. On va devoir donc faire des efforts ailleurs mais il va y avoir un impact sur le prix. Un prix qui sera donc fixé « au-delà de ce que les gens peuvent se payer et ça c'est déjà une problématique sur laquelle doit se pencher le promoteur ». Forcément pour faire face à cela, c'est là que les économies d'argent interviennent notamment sur « la qualité, les finitions, sur les efforts de commercialisations et de vente, les efforts de communication, ce qui n'aide pas à vendre. Il est indéniable que si on ne communique pas sur son bien, il n'existe pas et on peut donc pas le vendre ! », fustige le professionnel. Comment inverser la tendance et pallier ce problème ? Le royaume est aujourd'hui hyper connecté (62%) dont 50% via téléphone. Or la moyenne mondiale s'élève seulement à 55%, une data donc importante et à prendre en considération pur le Maroc. « La télévision représente 41% des investissements des annonceurs au Maroc, ce n'est pas encore une réalité mais le digital va être le premier élément dans les années qui viennent », soutient Kevin Gormand. Et il va falloir donc se préparer à ce phénomène et ce changement radical dans les pratiques en amont. e digital grandit de jour en jour et les promoteurs doivent suivre la cadence dans le but d'inverser la tendance baissière qui tapisse la réalités du secteur ces quatre dernières années. « Le digital aide et peut aider le marché de l'immobilier a se relever, c'est doublement indispensable. Sinon on n'existe pas et indispensable parce que c'est évident, si le digital va être le premier média dans les mois ou dans les années à venir au Maroc, il vaut mieux commencer à adapter sa stratégie de communication dès maintenant plutôt que d'attendre que ce soit trop tard », estime l'expert. « On est dans la culture de l'immédiat, ce qu'il faut comprendre c'est que le digital amène une nouvelle manière de travailler. Moi je pense que 2019 va être l'année de la reprise notamment grâce au digital », conclut de manière optimiste Kevin Gormand.