Substances parfumantes, dioxines.. Ces éléments chimiques indésirables sont pourtant bien présents dans les couches à usage unique pour bébés. Un réel danger pointé du doigt par une agence européenne qui préconise une réglementation plus stricte encadrant la composition de ces dispositifs hygiéniques. Une recommandation prise en compte par le département de l'industrie marocain. L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) révélait fin janvier dernier la présence de substances toxiques dans les couches capables de "migrer dans l'urine et d'entrer en contact prolongé avec la peau des bébés". Aussitôt alertés, les services du ministère de l'Industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique ont pris une série de mesures exceptionnelles relatives au contrôle des produits en question, ceux-ci étant soumis depuis 2004 à une procédure de contrôle renforcée . A compter du 23 janvier, un examen systématique et exhaustif à l'import s'applique désormais à toutes les opérations d'import de couches pour bébé. L'idée est de vérifier la conformité des couches importées aux normes en vigueur et l'identification des marques qui comporteraient des matières dangereuses pour la santé des bébés Un prélèvement systématique d'échantillons est ainsi opéré sur toute importation de couches bébés en vue de les analyser par les laboratoires agréés pour s'assurer de leur sécurité. Des prélèvements d'échantillons sont également opérés sur le marché local pour analyser les diverses marques de couches bébés mises sur le marché. Soulignons que ces dispositifs hygiéniques sont soumis à la norme marocaine d'application obligatoire NM 04.4.015 -2017 "Articles pour usage sanitaires et domestiques – Couches bébé à usage unique", révisée en 2017 pour intégrer les nouvelles exigences internationales fixées en la matière. Cette norme prévoit des exigences en termes de caractéristiques et propriétés physicochimiques des constituants des couches bébé dans le but d'assurer la qualité et la sécurité de ces produits. Parmi ces exigences figurent celles relatives à la composition fibreuse, aux exigences sur les substances dangereuses et allergisantes, notamment les valeurs tolérées pour le pH, la concentration des colorants azoïques, des formaldéhydes et des métaux lourds. En 2018, les couches bébés ont fait l'objet de 224 opérations de contrôle au niveau du marché local et 479 opérations de contrôle à l'importation, dont 48 prélèvements pour analyse aux laboratoires agréés, avec une seule non-conformité enregistrée, a conclu la même source. A noter par ailleurs que l'expertise de l'Anses s'est appuyée sur des analyses et essais menés par le Service commun des laboratoires (SCL) et l'Institut national de la consommation (INC) entre 2016 et 2018 sur plusieurs références de couches représentatives du marché français. Ces analyses ont mis en évidence des dépassements de seuils sanitaires pour plusieurs substances, dans des conditions d'usage réalistes. Il s'agit de substances parfumantes (butylphényl méthyle propional ou lilial®, hydroxyisohexyl 3-cyclohexène carboxaldéhyde ou lyral®), certains hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), le PCB-126, la somme des PCB-DL et la somme des dioxines, furanes et PCB-DL.