Des organisations de jeunesse, d'étudiants et de professeurs appellent à des rassemblements samedi à Paris et ailleurs en France contre la hausse des frais universitaires pour les jeunes venus de pays extérieurs à l'Europe, redoutant qu'elle préfigure une hausse pour tous les étudiants. L'appel a été lancé par l'Unef, deuxième syndicat étudiant du pays, et d'autres organisations de jeunesse, rejointes par la Fage, premier syndicat étudiant. Des syndicats de personnels de l'enseignement supérieur appellent eux aussi à se rassembler samedi midi devant la célèbre université de la Sorbonne à Paris ainsi que dans plusieurs grandes villes. L'objectif affiché est de faire reculer le gouvernement qui a annoncé le 19 novembre une nette augmentation des droits d'inscription à l'université pour les étudiants résidant hors de l'Espace économique européen (EEE). A partir de la rentrée 2019, ces étudiants devront s'acquitter de 2.770 euros en licence et 3.770 euros en master et doctorat, contre 170 euros pour une année de formation en licence, 243 euros en master et 380 euros en doctorat pour les jeunes Européens. Cette hausse permettra notamment d'augmenter le nombre de bourses ou d'exonérations de droits d'inscriptions, qui bénéficieront à "15.000 étudiants dans les mois qui viennent", venant principalement de pays en développement, (contre 7.000 aujourd'hui), argumente le gouvernement. Le Premier ministre Edouard Philippe a aussi indiqué vouloir accueillir en France 500.000 étudiants étrangers d'ici 2027, contre un peu plus de 300.000 actuellement, grâce notamment à un accueil administratif simplifié. L'Unef qualifie d'"innaceptables" ces augmentations de frais d'inscription. Elles "vont empêcher des milliers d'étudiants étrangers de faire leurs études en France et n'autorisera que ceux issus des classes sociales les plus aisés", selon le syndicat. Le Snesup-FSU, qui représente des professeurs du supérieur, craint de son côté "que cela soit une première étape vers une hausse des frais pour tous les étudiants", européens et français. Cette hypothèse a été fermement démentie par le gouvernement.