En 2018, la violence à l'égard des femmes et des filles demeure toujours l'une des violations des droits de l'Homme les plus répandues, les plus persistantes et les plus dévastatrices dans le monde. Alarmée de constater que les femmes ont toujours du mal à s'assurer l'égalité juridique, sociale, politique et économique dans la société, en raison notamment de la persistance et du caractère endémique de la violence, la communauté internationale a proclamé le 25 novembre journée mondiale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, en vue de faire le bilan et de lancer des initiatives et des campagnes visant à sensibiliser sur ce fléau et son impact sur la société. En soutien à l'initiative onusienne ''Orange Day'', une campagne de 16 jours contre la violence à l'égard des femmes et des filles, a été lancée samedi, à Rabat, par le Bureau de l'ONU pour l'égalité des sexes, à la veille de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Le Maroc est devenu l'un des premiers pays à manifester un grand intérêt pour la lutte contre la violence et l'exploitation sexuelle à l'égard des femmes, et il a débuté pendant les années 90 avec la société civile, suivie d'une implication directe du gouvernement par l'élaboration de la première stratégie nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes, a souligné la ministre de la famille, de la solidarité, de l'égalité et du développement social, Mme Bassima Hakkaoui, qui intervenait lors d'une séance sur "Les villes africaines, Zéro tolérance à l'égard de la violence des femmes et des filles" dans le cadre du Sommet Africités 2018, à Marrakech. Le Maroc a pris toutes les mesures nécessaires pour assurer l'ancrage constitutionnel et législatif de la lutte contre la violence à l'égard des femmes afin de renforcer et de développer les acquis, tout en favorisant le cadre stratégique nécessaire pour définir et coordonner les interventions, selon la ministre. Elle a, dans ce sens, rappelé la promulgation de la loi n ° 103.13 sur la lutte contre la violence à l'égard des femmes, qui repose sur les principes de base adoptés pour lutter contre la violence à l'égard des femmes (prohibition de la violence à l'égard des femmes, prévention de la violence, protection des victimes et prise en charge des victimes de violence) , qui contient un ensemble de dispositions juridiques qui visent la protection des femmes contre la violence à leur égard. La loi sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes prévoit une série d'engagements pour les autorités publiques, en particulier dans les domaines de la protection, de la prévention et de la prise en charge des femmes victimes de violences, qui se traduiront dans la deuxième stratégie nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes, qui sera annoncée cette année et sera appuyée par les données et les statistiques qui vont ressortir de la deuxième enquête de la prévalence de la violence au Maroc, lancée par le ministère fin 2017, a-t-elle fait savoir. Selon Mme Hakkaoui, l'expérience du Maroc de ces dernières années a montré que les politiques, lois et programmes de prévention n'arrivent pas à atteindre l'impact souhaité dans tous les domaines et à toutes les étapes de la vie, que seulement lorsqu'ils sont renforcés par l'action des acteurs locaux et régionaux, précisant que cette session est l'occasion d'échanger des points de vue, des expériences et des bonnes pratiques, et de contribuer à l'élaboration de propositions concrètes qui permettront à tous les acteurs gouvernementaux, chefs des communes territoriales , les élus et à la société civile de promouvoir les villes africaines et de les libérer de la violence et de la discrimination, et les rendre accessibles à tous les âges. Cette rencontre a été marquée par le lancement officiel de la première campagne « villes africaines, Zéro tolérance à l'égard de la violence des femmes et des filles » lancée par le Réseau des Femmes élues locales d'Afrique (REFELA) en partenariat avec le ministère de la famille, de la solidarité, de l'égalité et du développement social. À l'occasion de la 19e journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, célébrée le 25 novembre prochain, la communauté internationale a réitéré son appel à la mobilisation pour mettre un terme à l'impunité des auteurs de ces violences et un appel à tous les Etats à ratifier et à mettre en œuvre sans réserve la Convention des Nations unies pour l'élimination des discriminations à l'égard des femmes. Des marches contre les violences faites aux femmes ont été organisées, samedi, dans plusieurs pays, à la veille de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes.