Arrivée à maturité à l'échelle continentale, l'industrie automobile marocaine poursuit sa conquête de nouvelles performances. Après avoir surclassé l'Afrique du Sud en tant que hub de construction automobile sur le continent africain, le Royaume devrait bientôt produire plus de voitures par an que l'Italie. Une lancée solide que met en avant le Wall Street Journal. Dans un article consacré à l'évolution du secteur automobile en Afrique du Nord, la publication américaine fait valoir la tendance du Royaume à devenir un fournisseur majeur pour les usines automobiles européennes, notamment l'usine high-tech de Ford à Valence, en Espagne, qui importe des usines marocaines des sièges, des accessoires d'intérieur, du câblage et d'autres composants automobiles. Spécialisé dans l'économie et la finance et grande référence en la matière pour les décideurs et les investisseurs, WSJ met en avant l'implantation au cours des cinq dernières années au Maroc de deux usines de montage relevant du constructeur français Renault, qui détient une part de marché de plus de 40% dans la région, avec une production de plus de 200.000 voitures par an. De même, Peugeot, qui table sur un important projet d'expansion, est en train de construire une usine au Maroc, dont la mise en production est prévue d'ici la fin de l'année, poursuit le journal. Les constructeurs automobiles mondiaux voient alors un grand potentiel de croissance en Afrique du Nord et sont, selon la publication, en train de transformer la région en un hub de fabrication, relevant dans ce sens que Volkswagen, Renault, Peugeot, Hyundai, et Toyota ont investi des milliards de dollars en Afrique au cours des dernières années, attirés par des perspectives de croissance que d'autres marchés automobiles plus matures n'arrivent plus à offrir. A titre d'exemple, les ventes de voitures neuves aux Etats-Unis, en Chine et en Europe sont actuellement en baisse, après une décennie exceptionnelle, note l'auteur de l'article, précisant que le marché du Moyen-Orient et d'Afrique, bien qu'encore restreint, devrait néanmoins compter 90 millions de véhicules à l'horizon 2040, contre 59 millions actuellement. Le Wall Street Journal fait aussi observer que dans un rapport publié en mai dernier, le Fonds monétaire international (FMI) a félicité les décideurs de la région d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient pour avoir mis en œuvre des réformes économiques et financières ayant permis notamment l'émergence de l'industrie automobile à travers l'implantation de constructeurs et d'équipementiers mondiaux.