L'affaire a secoué les réseaux sociaux. Maedeh Hojabri, une jeune femme iranienne de 18 ans a été condamnée à 4 ans de prison et 80 coups de fouet pour avoir posté sur Instagram des vidéos la montrant en train de danser. Deux autres jeunes femmes et un garçon ont également été arrêtés pour des accusations similaires. Ils ont finalement été libérés sous caution. Avec plus de 100 000 abonnés sur son compte officiel instagram, Maedeh Hojabri est la plus célèbres des danseurs arrêtés. La chaîne de télévision officielle de l'Etat islamique a diffusé vendredi une émission dans laquelle la jeune femme reconnait avoir enfreint les normes morales en insistant sur le fait que ce n'était pas son intention, et qu'elle essayait seulement d'obtenir plus d'abonnés. Des confessions qualifiées de forcées par plusieurs militants. « Ce n'était pas pour attirer l'attention », a-t-elle dit en pleurant. « J'avais des abonnés et ces vidéos étaient pour eux. Je n'avais aucune intention d'encourager les autres à faire de même ... Je n'ai pas travaillé avec une équipe, je n'ai reçu aucune formation. Je fais seulement de la gymnastique ». Les larmes de la jeune Iranienne ont suscité une vague d'indignation sur les réseaux sociaux. Plusieurs internautes ont commencé à publier à leur tour des vidéos de danse, accompagnées du hashtag “Danse pour que nous continuions à danser”. La jeune femme avait posté environ 300 vidéos sur son compte, dont beaucoup la montrant en train de danser sur des rythmes iraniens et occidentaux. Elle est également apparue dans les vidéos sans porter le foulard islamique obligatoire en Iran. Ses performances ont connu entre 12 000 et 66 000 « like ». Selon le site d'information local Shabooneh, la police iranienne a également annoncé son intention de fermer les comptes Instagram de ces jeunes femmes et envisage de bloquer l'accès au site. Pour rappel, l'Iran a déjà bloqué l'accès à de nombreux réseaux sociaux, notamment Facebook, Twitter, YouTube et l'application de messagerie Telegram. Des millions d'Iraniens continuent d'utiliser les sites via des proxies et des VPN. En 2014, les autorités ont condamné six personnes, hommes et femmes, à des peines de prison avec sursis après leur apparition dans une vidéo dansant sur la chanson « Happy » de Pharrell Williams.