Le commandant en chef de la gendarmerie algérienne a été remplacé par décret présidentiel, a annoncé mercredi le ministère de la Défense, une semaine après le limogeage par le chef de l'Etat du puissant patron de la police. Le général Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d'état-major de l'armée algérienne, a présidé mercredi la cérémonie de passation de pouvoirs entre le général Menad Nouba et son successeur, indique le ministère dans un communiqué. "Conformément au décret présidentiel du 3 juillet 2018, je nomme officiellement commandant de la gendarmerie nationale le général Ghali Belekcir, en succession au général-major Menad Nouba", a déclaré le général Salah, cité dans le communiqué. Les raisons de ce changement n'ont pas été précisées. Certains médias algériens évoquent une mise à la retraite du général Nouba, chef de la gendarmerie depuis septembre 2015. Le 26 juin, le président Abdelaziz Bouteflika avait limogé le puissant chef de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), le général Abdelghani Hamel, qui dirigeait la police algérienne depuis 2010 et était souvent cité parmi les successeurs potentiels du président. Son limogeage n'a pas été motivé, mais il est intervenu peu après qu'il eut critiqué l'enquête menée par la gendarmerie sur une saisie record de 700 kg de cocaïne, fin mai au port d'Oran (400 km à l'ouest d'Alger) qui a mis au jour de potentielles affaires de favoritisme et de trafic d'influences pouvant impliquer de hauts fonctionnaires. Ces mouvements à la tête des services de sécurité algériens interviennent également à quelques mois de l'élection présidentielle prévue en avril 2019. Le camp présidentiel presse depuis plusieurs semaines M. Bouteflika, 81 ans et au pouvoir depuis 1999, de briguer un cinquième mandat mais celui-ci, affaibli par les séquelles d'un AVC survenu en 2013, n'a pas encore fait part de ses intentions.