Ils sont plus de 200 mille éleveurs de vaches laitières qui ont vu leur activité pénalisée par le boycott des consommateurs marocains des produits de certains groupes depuis le 20 Avril 2018. C'est ce que vient d'annoncer la Confédération Marocaine de l'Agriculture et du Développement rural, "COMADER" qui a tenu son Assemblée Générale ordinaire en date du 12 Juin 2018. C'est un véritable coup de massue pour les petits agriculteurs. Alors que le mouvement de boycott est en passe de boucler sa huitième semaine, l'impact sur les petits éleveurs se fait plus que jamais sentir. Ils ne sont pas moins de 200 mille producteurs à s'être retrouvés contraints de vendre leur bétail à bas prix. En effet, après avoir investi dans l'élevage bovin, unique source de revenus, dans l'espoir de tirer vers le haut leur niveau de vie et d'assurer un avenir durable pour leur famille. Un parcours semé d'embûches vu les difficultés liées à des coûts de production toujours de plus ne plus élevés notamment durant les années difficiles caractérisées par une flambée du coût des fourrages et de la pénurie des ressources hydriques. C'est alors que le boycott leur tombe comme un coup de massue. Aujourd'hui, ils subissent pleinement des conséquences économiques et sociales désastreuses de ce mouvement, déplorent les professionnels du secteur qui ont pris part à l'assemblée du COMADER qui ont vu leur production laitière fortement pénalisée. Se remémorant le contexte et le caractère spécifiques du secteur laitier marocain, les intervenants ont mis la lumière sur l'ampleur de la crise qui a frappé les familles rurales concernées. Celles-ci se trouveraient obligées de développer de nouveaux moyens de subsistance. Partant de ce constat, les discussions se sont axées sur la nécéssité de réfléchir à des solutions en mesure de protèger les petits éleveurs ayant accumulé au fil du temps un savoir-faire et une expertise de haut niveau leur permettant l'approvisionnement du marché marocain par une production d'environ 2,55 milliards de litres de lait de qualité. Il est souligné qu'il est important pour le développement et la stabilisation du monde rural, ainsi que la lutte contre l'exode rural de protéger les 450 mille emplois directs et indirects créés par cette filière. Par ailleurs, les intervenants ont tiré la sonnette d'alarme sur les risques de régression rapide et durable menaçant les progrès réalisés dans ce secteur. Ils appellent à une union des efforts des différentes parties prenantes afin de faire face aux conséquences de manière responsable. Enfin, les participants ont exprimé leur soutien total aux éleveurs de la filière laitière, véritable gisement d'emploi, et espèrent un retour à la normale afin de permettre à cette catégorie de citoyens de poursuivre leurs activités de manière sereine et ainsi continuer les efforts des dernières années afin d'améliorer leurs conditions de vie.