Gilbert Sinoué se considère quelque part comme Arabe. Les 19 premières années de sa vie passées dans l'Egypte des années 50 et 60, lui ont permis de se sentir parfaitement oriental tout en gardant ce pragmatisme propre à la culture occidentale. C'est à l'approche de la quarantaine qu'il commencé à écrire et à « conter » pour ne plus jamais s'arrêter. Ses romans sont un savant mélange de fictions qui trouvent ancrage dans l'Histoire. Dans son dernier roman, « Averroès ou le secrétaire du diable », l'écrivain rend hommage à l'œuvre plus que jamais d'actualité de cet éminent philosophe. Car, des siècles avant, rappelons-le, Averroès avait osé aborder la foi avec la raison. Une démarche et une vision plus que jamais d'actualité vu le « tumulte » qui nous environne aujourd'hui. « Averroès est un immense philosophe qui a voulu tenter le pari impossible de relier la logique, la raison et la religion » explique Gilbert Sinoué. Après les lumières … l'obscurantisme Sans ambages ni circonlocutions, Gilbert a livré au plateau de Confidences de presse, durant presque une heure, son point de vue par rapport à l'obscurantisme qui muselle le monde arabe depuis quelques siècles et qui l'empêche de prendre son envol. Un monde arabe qui avait pourtant brillé pendant longtemps grâce à ses penseurs. « Il ne faut pas oublier que cette civilisation a été grandiose et nous a donné les plus grands médecins, poètes, géographes, astrologues…etc. Et tout à coup, il y a eu une espèce de chape de plomb qui a commencé vers le 15ème siècle », rappelle Gilbert Sinoué. Pour l'écrivain, l'obscurantisme dans le monde arabe est né suite à la concomitance d'une série d'événements. Le rôle déterminant des penseurs … Le point de vue de l'écrivain quant aux ténèbres dans lesquels se morfond le monde arabe, est on ne peut plus clair. Gilbert Sinoué accorde toute son importance à l'éducation et à la culture. « Il est important aujourd'hui qu'il y ait des intellectuels, des penseurs, des philosophes, comme il y en a eu au moment de l'Islam des lumières », déclare Gilbert Sinoué. Et d'ajouter : « aujourd'hui il faut sortir des ténèbres. Et le seul moyen pour le faire c'est d'avoir des penseurs des philosophes qui acceptent de débattre, de s'autocritiquer ». Car l'écrivain accorde une importance majeure à l'autocritique qui fait malheureusement défaut dans la culture arabe de nos jours. « Ce qui nous manque le plus dans le monde arabe d'aujourd'hui, c'est l'autocritique », corrobore-t-il. Pour écouter l'intégralité de l'interview de Gilbert Sinoué, 2m.ma vous propose la Replay.