"23, Rue Ravenstein" est une adresse très connue chez les Bruxellois. C'est celle du Palais des beaux-arts qu'ils appellent affectueusement "Bozar". Cet imposant centre multidisciplinaire abrite le plus grand nombre des activités du Festival "Moussem cities". Après Tunis et Beyrouth, cette jeune manifestation célèbre, tout au long du mois de février la ville de Casablanca à travers la création contemporaine. Ici, le bal est ouvert par une exposition au titre pour le moins étonnant. "Raw poetry" ou "Poésie crue" est le fruit de résidences et de recherches artistiques menées, entre le Maroc et l'Europe, par trois jeunes plasticiens Marocains, Randa Maaroufi, Mostafa Saifi Rahmouni et Youssef Ouchra sous l'égide d'un duo composé de Younes Baba-Ali et Nadia Sabri. Un peu plus loin au centre culturel "De Marketen" se tient une exposition qui mélange photographie, art-vidéo et installation. Dans "Loading... Casablanca", chacun des sept artistes a mis en images ou en son la plus grande ville du Maroc. Alors que Fatima Mazmouz a mis en exergue l'Histoire du Casablanca résistant à travers une série de portraits, Ana Raimondo propose une ambiance sonore faite de témoignages de Casaouis et de sons captés dans les rues bouillonnantes de la capitale économique.
Outre les arts plastiques, le festival propose une programmation musicale qui surfe entre différents styles. Le compositeur et musicologue Nabil Ben Abdeljalil a créé pour l'occasion une oeuvre fortement inspirée de l'Ayta magistralement interprétée par l'ensemble "Boho Strings" sous la direction de David Ramael. Un concert où le patrimoine traditionnel s'est harmonieusement marié au répertoire classique sous le thème "Tableaux d'une âme, tableaux de Casablanca".
Et ce n'est pas fini. Le public bruxellois a rendez-vous avec bien d'autres artistes tels que Karima Skalli, Abderrahim Souiri, Khadija El Bidaouia ou encore Hoba-Hoba Spirit. Lebtheatre n'est pas en reste avec des représentations toujours au Bozar telles que celle se la pièce "Ma ville m'a tuer" de Asmaa Houri. Sans oublier les rencontres littéraires avec des écrivains qui ont le vent en poupe comme Reda Dalil et Youssef Fadel. Friand de cinéma, le public bruxellois aura également l'occasion de découvrir des films où la ville de Casablanca constitue un personnage central. Le dernier film de Nabyl Ayouch, "Razzia" a d'ailleurs attiré un grand nombre de cinéphiles.et le débat après la projection a été a la fois vif et instructif. Au programme aussi le film "Zéro" de Noureddine Lakhmari. Bref, l'énergie créative casablancaise et marocaine en général s'empare de la capitale européenne pendant une bonne partie de cette saison hivernale caractérisée par un froid glacial.