Fabriquée en terre, pierre et roseaux, une salle écologique est sortie de terre au sein de l'annexe de la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales à Marrakech. Une première dans les universités du royaume. C'est un véritable challenge qu'ont relevé des chercheurs de l'Université Cadi Ayyad de Marrakech (UCAM). Ils sont parvenus à mettre sur pied un bâtiment prototype de 60m² qui servira de pilote pour la construction de classes d'enseignement public. Ce projet, labellisé COP22, consiste en la construction d'une salle prototype polyvalente fabriquée en matériaux locaux naturels. Développée par le Centre National d'Etudes et de Recherche sur l'Eau et l'Energie (CNEREE) relevant de l'UCAM, pour un coût de 200.000 DH, cette salle repose sur une pédagogie innovante basée sur l'usage duplicable et démontable de matériaux locaux non transformés, au niveau des murs, du sol, et de la toiture. Pour les initiateurs du projet, l'objectif est d'améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments, d'atténuer le fardeau du coût de l'énergie et de contribuer au développement durable, dans le bâtiment, l'un des secteurs les plus énergivores. Autonome en énergie, ce prototype démonstratif est fabriqué en matériaux locaux naturels (terre, pierre, roseaux) réduisant ainsi son empreinte carbone. La terre, matériau de base de la construction de cette salle, a des qualités hygrométriques intéressantes et procure, par son inertie thermique, un bon confort thermique et aussi acoustique. En outre, l'éclairage représentant un poste de consommation important dans le secteur du bâtiment, a été effectué par le bias des LED et de l'électricité produite par des panneaux solaires photovoltaïques. Réalisé par une équipe scientifique composée de chercheurs et professeurs de l'Université Cadi Ayyad, ce projet présente des retombées importantes sur la performance énergétique dans le secteur du bâtiment en contribuant à la réduction de la facture électrique avec un bilan carbone très faible pour la protection de l'environnement et un confort hygrothermique dû à une capacité régulatrice entre la température et l'hygrométrie, outre des avantages bioclimatiques.