Les semaines du film européen auront tenu leur pari en rassemblant les cinéphiles de Tanger, Rabat, Marrakech et de Casablanca, chaque soir, le long d'une semaine, devant une magnifique sélection de longs et courts métrages. A Casablanca, à partir de 19h30, habitués et curieux s'attroupaient progressivement dans le hall de l'entrée de la mythique salle du cinéma Rif en attendant le début des projections à 20h00. Acteurs, publicitaires, enseignants, journalistes, artistes … etc, c'est un public de divers horizons et âges qu'a réussi à attirer cette 26ème semaine du film européen. Lire aussi: Les Semaines du film européen fêtent leurs 26 ans Toute l'horreur de la guerre Démarrage en force de la semaine avec un film à couper le souffle. "The Square", réalisé par le suédois Ruben Östlund avait décroché la palme d'or au Festival de Cannes, rien que ça! Le lendemain, immersion dans le chaos de la guerre en Syrie avec le film "Une famille syrienne" avec l'incroyable artiste multi-casquette Hiam Abbass. Mais avant, un court-métrage, "Mare Nostrum" réalisé par un couple de réfugiés syriens, qui en 13 minutes, nous montre toute l'horreur déclenchée par la guerre.
Une autre vision et une autre catégorie de thriller Vendredi, projection du film espagnol "Que Dios Nos Perdone", un magnifique thriller espagnol qui nous situe dans un Madrid haletant à cause de la chaleur et de la situation socioéconomique du pays. Son réalisateur Rodrigo Sorogoyen, nous jette dans une course-poursuite de deux flics aux trousses d'un sérial-killer. Samedi, place à un documentaire poétique signé par le duo atypique, la grande artiste Agnès Varda et le photographe J.R, après la projection du court métrage « Un ticket de cinéma ». Dimanche, retour au thème de l'émigration, récurrent dans cette semaine, avec le film finlandais "L'autre côté de l'espoir". Avec une grande subtilité,le réalisateur Aki Kaurismäki pousse à changer la perception des émigrés dans l'imaginaire des Européens. Lundi, c'est le grand réalisateur autrichien Michael Haneke habitué aux distinctions et aux prix, qui nous propose un film poignant avec deux icônes du cinéma français: Isabelle Hupert et Jean-Louis. Trintignant. Tombée du rideau en beauté Mardi, les cinéphiles ont pu voyager avec le film hongrois "La lune de Jupiter", avec Aryan, un migrant qui se fait tirer dessus en traversant illégalement la frontière. Au lieu de mourir, le jeune homme réalise qu'il a acquis des pouvoirs de … lévitation. La semaine du film européen à Casablanca a baissé hier le rideau après la projection du court-métrage "Cargo" du libanais Karim Rahbani, dans lequel s'est illustré le très jeune Abd El Hady Assaf, puis du long-métrage bulgaro-allemand "Taxi Sofia". Ce film noir lève le voile sur une Bulgarie qui étouffe sous le poids de la corruption.