Derrière ses allures d'étudiant sans histoires, Jad Ben Yahia cache un talent naissant. Nous l'avons rencontré autour d'un café au centre de Rabat. Pendant une petite heure, il nous a raconté sa passion pour la musique, mais aussi les projets excitants sur lesquels il planche actuellement. Etudiant actuellement à l'Université internationale de Rabat, Jad Ben Yahia, qui se fait appeler Afribeny, devrait figurer dans les crédits du prochain album de Faudel, produit par RedOne. "J'ai travaillé sur quatre textes. Nous sommes en train d'étudier les textes qui seront pris. En tout cas, All Day All Night a été retenu, et ce titre sortira bientôt", nous annonce-t-il après une gorgée de café. Cette collaboration n'est que le fruit du hasard. Et quel hasard. "Mon père (Kaïsse Ben Yahia, ndlr) était ami avec Adil Khayat, le frère de RedOne, et il partageait souvent mes vidéos sur son Facebook. Il a donc un jour contacté mon père pour lui dire que j'étais talentueux et qu'il voulait que l'on travaille ensemble", raconte Jad Ben Yahya. Et de poursuivre : "Il m'a accueilli à Tetouan, et cette rencontre s'est bien passée. J'ai appris beaucoup de choses avec lui. C'est là qu'il m'a proposé d'écrire des textes en français pour le prochain album de Faudel. C'était une très belle expérience." Car depuis son jeune âge, Afribeny dit écrire surtout en français parce que "ça l'inspire beaucoup plus". Le jeune rappeur a commencé, selon ses dires, à écrire en 2011. "J'écoutais beaucoup de musique. Je me suis dit pourquoi pas commencer à écrire aussi. Là, je suis presque à 250 morceaux écrits. J'en ai publié une trentaine que je chante moi-même. Je suis auteur-compositeur-chanteur", souligne-t-il. A propos de son évolution musicale, Jad Ben Yahya dit être passé par plusieurs phases. "J'ai commencé d'abord avec du rap classique, avec le temps, je suis allé sur du R&B et de la soul. Un registre plus calme en somme. C'est ce qui a fait que j'ai écrit des choses plus classiques", explique le jeune artiste. Ben Yahya s'est également essayé à la scène. "J'ai participé au festival Hip-Hop Family, ce qui m'a permis de gagner un peu d'audience. C'est compliqué au Maroc de se faire connaitre. Les gens ont tendance à écouter mais ne partagent pas. Ils te disent qu'ils aiment bien, mais ne soutiennent pas vraiment", estime-t-il. Durant son enfance, Afribeny dit avoir grandi dans une famille d'artistes. "Je tiens la musique de ma famille. Mon père était bassiste. Mon oncle aussi. Un autre oncle est également musicien, et ma mère est chanteuse. Ensemble, ils formaient un groupe qu'il s'appelle The Best. C'est le tout premier groupe à amener la fusion au Maroc", selon lui. "Je suis né en 1993. Quand j'étais petit, j'assistais aux prestations de la famille. J'ai commencé à toucher à la musique quand j'ai eu ma première guitare à 14 ans, puis j'ai fait de la percussion, et enfin j'ai été DJ à un moment. J'ai participé à plusieurs compétitions au Maroc", se rappelle-t-il. A propos de sa collaboration avec Faudel et RedOne, il garde un bon souvenir. "J'ai adapté ce que Faudel voulait faire passer comme message. Un message d'un retour remarquable, de son histoire avec le Maroc. Un retour qui s'annonce très festif", conclut-t-il.