Au lendemain de la nomination du nouveau gouvernement, le Collectif pour l'éradication de l'exploitation des filles mineures dans le travail domestique sollicite, dans une lettre ouverte, le chef de l'exécutif afin d'intégrer dans le programme gouvernemental la modification de la loi 19.12, relative aux conditions d'emploi des travailleurs domestiques. Limiter à 18 ans l'âge d'accès au travail domestique. Une revendication que le collectif se bat pour porter haut et fort. Avec en ligne de mire la protection des droits des petites bonnes, l'association propose un cadre législatif et réglementaire en mesure d'assurer la prise en charge des filles mineures qui sont en situation d'exploitation. Contactée par 2m.ma, Mme Amina El Gani, membre du collectif pour l'éradication de l'exploitation des filles mineures, appelle à l'interdiction dans l'immédiat du travail domestique aux moins de 18 ans. "Seulement une modification des dispositions 6 et 27 de la loi 19.12 peut mettre un terme au recrutement des enfants". Retrait du lieu d'exploitation, réhabilitation médicale, réinsertion et accompagnement en famille et l'école, des recommandations urgentes que le nouveau gouvernement se doit de prendre en compte, estime le collectif. Mme El. Gani invite dans ce sens les autorités responsables à engager un plan d'action multi-annuel de sensibilisation de la population et des acteurs sociaux sur les droits de l'enfant et sur les dangers du travail domestique. Il est également primordial de doter les "travailleur(e)s sociaux" d'un statut leur permettant d'assurer les actions de repérage, de retrait des mineur(e)s ainsi que leur accompagnement jusqu'à réinsertion, ajoute-t-elle . Légalisant pendant plusieurs années l'exploitation des mineur(e)s, la loi 19.12 maintient à 16 ans l'âge minimal d'accès au travail domestique. Une législation inconstitutionnelle et contraire aux engagements internationaux du royaume, alerte encore le collectif.