Après le tollé provoqué par la commercialisation des tests antigéniques rapides et leur retrait des pharmacies d'officine et leur efficacité, le Ministère de la Santé a tranché : seuls les laboratoires, cliniques et cabinets médicaux sont autorisés à les réaliser selon un cahier des charges précis. Exclus par la tutelle, les pharmaciens montent au créneau et se soulèvent contre cette décision qualifiée de « non justifiée ». Contacté par 2M.ma, Mohamed Lahbabi, Président de la confédération des syndicats des pharmaciens d'officine, estime que cette décision va à l'encontre de la volonté d'élargir l'opération de dépistage, vu que 12.000 pharmaciens qui se trouvent dans toutes les régions du Royaume, même reculées, ne seront pas sollicités. La décision du Ministère, datée du 23 août, stipule que « les laboratoires de biologie médicale, des secteurs public et privé, peuvent, à partir de la date de diffusion de la décision, réaliser tous types d'examens biologiques de dépistage et de diagnostic de l'infection par le SARS-CoV-2, qu'ils soient de biologie moléculaire, antigéniques ou sérologiques, conformément au cahier des charges ». D'après le même document, authentifé par 2M.ma, « les autorités sanitaires régionales peuvent autoriser d'autres structures (cliniques et cabinets médicaux) à effectuer les tests antigéniques ou sérologiques rapides, conformément au cahier des charges si la situation épidémiologique l'exige ou si l'offre de laboratoire public ou privé est limitée ». * Covid-19 : le retrait des tests salivaires des pharmacies fait débat… Quid de leur efficacité ? Selon le président de la confédération des syndicats des pharmaciens d'officine, la décision du Ministère porte à confusion puisqu'elle parle juste de réalisation et en aucun cas de dispensation qui revient de droit aux pharmaciens, conformément à la loi 17-04 dans son article 30, à la loi 84-12 et 08-11 qui régissent les dispositifs médicaux et les actifs in-vitro. Les lois précitées stipulent que tout réactif in vitro et tout dispositif médical ayant obtenu son certificat d'enregistrement de la direction des médicaments et de la pharmacie est autorisé à être dispensé au niveau des officines. « Les pharmaciens vont donc continuer à dispenser les tests qui répondent aux législations en vigueur », indique Dr.Lahbabi, soulignant que ces professionnels de la santé auraient souhaité participer autrement à cette opération. Par l'exclusion des pharmacies d'officine de l'opération de dépistage, « c'est le citoyen qui est lésé, vu que dans les laboratoires, les prix sont hors de portée pour une bonne partie des citoyens, surtout pour les familles nombreuses », déplore le Président de la confédération des syndicats des pharmaciens d'officine. Notons que le Ministère de la tutelle dans sa décision du 23 août précise que ces examens biologiques doivent être accessibles aux citoyens en respectant la normalisation des prix des réactifs à usage in vitro et des tarifications des actes fixés par l'administration. * Covid-19 : efficacité, retrait, disponibilité … tout savoir sur les tests salivaires (Interview)