En attendant le coup d'envoi officiel des Jeux Olympiques de Tokyo, 2m.ma retrace l'histoire du sport national tout au long de la participation de ses athlètes dans les différentes éditions des JO. Dans ce premier chapitre, un flash-back de plus de 60 ans en arrière, pour atterrir à Rome, où le Royaume a inauguré sa première consécration dans l'emblématique compétition. Nous sommes le 10 septembre 1960 et les yeux du monde entier sont braqués sur Rome, où la dernière épreuve sportive des Jeux Olympiques livrent ses droits, le marathon. Les quelques dizaines d'athlètes se positionnent sur la ligne de départ et parmi eux, un Marocain peu connu sur la sphère internationale, marquera son nom et celui du Maroc à jamais dans l'histoire des JO, pour la première fois, dans le palmarès de la compétition. Abdeslam Radi, spécialiste des courses de fond, autodidacte, né en 1929 dans un petit Douar dans la région de Taounat, livrera une course des plus héroïques en lice avec la star de la l'époque, l'Ethiopien Abebe Bikila, né en 1932. Radi accompagna Bikila jusqu'à 500 mètres de l'arrivée avant d'être distancé, après un arrêt surprenant à l'entrée au Stade Olympique de Rome croyant avoir bouclé le périple. Cette erreur, outre la fatigue causée par la participation du Marocain à l'épreuve du 10.000 mètres quelques jours plus tôt, rendra la tâche facile à Bikila qui finira premier de la course avec un record mondial de 2H 15min 16s 2, devançant de peu Abdeslam Radi médaillé d'argent avec un timing de 2H 15min 1s 6. Décédé à Fès le 4 octobre 2000, le défunt est un véritable passionné de la course ayant arpenté les pistes sans vraiment gagner sa vie d'althlétisme. Fils d'un modeste agriculteur, il a vécu la majeure partie de sa vie à Dijon, en France, d'abord en intégrant le 5e Régiment de Tirailleurs Marocains et par la suite le Régiment d'Infanterie, avant de rejoindre le secteur privé en tant que salarié. Si le grand Said Aouita est connu pour avoir offert la première médaille d'Or pour le Maroc au JO, Abdeslam Radi restera celui qui, avec peu de moyens et beaucoup de persévérance, a balisé le chemin aux athlètes marocains rêvant d'échelonner le podium olympique.