Une rencontre régionale organisée mardi à Ouarzazate a mis l'accent sur l'importance de la coordination entre l'ensemble des acteurs concernés pour réussir une prise en charge optimale des femmes et enfants victimes de violence leur permettant de jouir pleinement de leurs droits. Les participants à cette table ronde, initiée par la Commission régionale des droits de l'Homme (CRDH) de Drâa-Tafilalet sous le thème « rôle des cellules de prise en charge des femmes et enfants victimes de violence dans la mise en œuvre de la loi 103.13 », ont souligné la nécessité de la complémentarité entre les départements concernés pour une mise en œuvre adéquate des stratégies et programmes nationaux destinés à la sauvegarde des droits de ces deux catégories. Ils ont plaidé pour l'actualisation permanente des programmes encadrant l'action des départements concernés par la lutte contre le phénomène de la violence faite aux femmes et aux enfants, surtout durant les périodes de pandémie ou de crise. Intervenant lors de cette rencontre, la présidente de la CRDH de Drâa-Tafilalet, Fatima Aarach, a estimé que les droits et libertés font partie des domaines où un écart est constaté entre les règles et les normes régissant ce champ d'action et leur mise en œuvre effective. Elle a relevé que le Conseil National des Droits de l'Homme (CNDH) a placé les catégories vulnérables au centre de ses préoccupations, en créant un comité permanent chargé de la parité, de la non-discrimination et des nouvelles générations des droits de l'Homme, dont la mission est notamment de promouvoir les politiques axées sur ces domaines. Pour sa part, le procureur général du Roi près la Cour d'appel de Ouarzazate, Abdellatif Benlahmidi, a mis en exergue le rôle actif du CNDH en tant qu'institution constitutionnelle qui s'intéresse aux droits des femmes et des enfants. Il a relevé que le développement des sociétés est tributaire de la consécration des droits de l'Homme, à travers des mécanismes et des outils légaux et des droits de l'Homme. Benlahmidi a évoqué, à ce sujet, le discours royal à l'occasion du 46è anniversaire de la révolution du Roi et du Peuple (1999), dans lequel le Souverain avait dit : "Comment espérer atteindre le progrès et la prospérité alors que les femmes, qui constituent la moitié de la société, voient leurs intérêts bafoués, sans tenir compte des droits par lesquels notre sainte religion les a mises sur un pied d'égalité avec les hommes, des droits qui correspondent à leur noble mission, leur rendant justice contre toute iniquité ou violence dont elles pourraient être victimes, alors même qu'elles ont atteint un niveau qui leur permet de rivaliser avec les hommes, que ce soit dans le domaine de la science ou de l'emploi?". Il a souligné que SM le Roi Mohammed VI accorde le même intérêt aux enfants, comme en témoigne le message adressé par le Souverain aux participants au 8è sommet Africités à Marrakech (2018), à l'occasion du lancement de la "Campagne des Villes Africaines sans Enfants en Situations de Rue". De son côté, le directeur provincial de l'Education nationale à Ouarzazate, Youssef Bouras, a rappelé l'implication active de l'Académie régionale de l'éducation et de la formation (AREF) de Drâa-Tafilalet à tous les efforts et initiatives de prévention et de lutte contre toutes les formes de violence. Cette rencontre avait pour objectif d'engager un débat régional sur les moyens de renforcer les capacités des acteurs concernés par cette question dans le but de s'approprier l'approche adéquate à même de juguler le phénomène de la violence à l'égard des femmes et des enfants. Il a été question aussi de définir les problématiques principales liées à la violence faite aux femmes et aux enfants au niveau territorial, ainsi que de mettre en place un plan d'action un ce sujet et des mécanismes de suivi de sa mise en œuvre. Cette table ronde a été une occasion de faire la lumière sur les droits universels des femmes et des enfants victimes de violence, ainsi que sur les missions des cellules de prise en charge de ces catégories. Elle a permis, en outre, de s'arrêter sur le degré d'efficacité des normes légales et institutionnelles visant à lutter contre la violence à l'égard des femmes et des enfants, ainsi que d'approfondir la réflexion au sujet de la consolidation des politiques et des mesures axées sur ce domaine.