L'UE a décidé mercredi de placer sous haute surveillance les exportations de vaccins anti-Covid produits sur son sol, afin d'empêcher la fuite vers d'autres pays des doses nécessaires aux Européens. Malgré "une très grave situation épidémiologique", l'UE "continue d'exporter des volumes importants vers des pays" produisant leurs propres vaccins ou ayant déjà largement vacciné leur population, a déclaré le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis. L'exécutif européen "a donc adopté deux ajustements au mécanisme actuel" de contrôle des exportations pour "résoudre ces déséquilibres" et pour "garantir" les approvisionnements des Vingt-Sept, a-t-il annoncé lors d'une conférence de presse. Bruxelles avait déjà mis en place fin janvier un dispositif prévoyant, avant toute exportation de vaccins, le feu vert de l'Etat membre d'où partent les doses et de la Commission. Depuis, 380 autorisations ont été délivrées pour 43 millions de doses vers 33 pays - avec un seul refus, une livraison d'AstraZeneca à destination de l'Australie, depuis l'Italie -, selon un nouveau bilan mercredi. L'UE "exporte à grande échelle" mais "les routes doivent être empruntées dans les deux sens", a averti la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Alors que certains pays tiers bloquent les exportations de doses vers l'UE "soit par la loi, soit par des arrangements contractuels avec des fabricants", le règlement révisé impose un principe de "réciprocité", que Bruxelles entend opposer à Londres. La "proportionnalité" sera désormais le deuxième critère pris en compte pour autoriser des exportations, en "examinant la situation épidémiologique du pays de destination, son taux de vaccination ou la disponibilité sur place de vaccins anti-Covid", a expliqué Dombrovskis. Les Etats sont donc appelés à "refuser en conséquence" les exportations vers des pays où les campagnes de vaccination sont déjà très avancées. Le respect des engagements des laboratoires sera aussi pris "en considération" dans le mécanisme révisé, mais une différence sera faite entre ceux "en bonne voie" d'honorer les contrats et ceux dont les résultats sont "médiocres", a souligné Dombrovskis.