Le Centre de formation en sciences et technologies nucléaires, destiné à promouvoir des compétences qualifiées dans l'utilisation pacifique et durable des techniques nucléaires, a lancé ses activités mardi. Le lancement s'est déroulé à l'occasion d'une cérémonie présidée par le ministre de l'Energie, des mines et de l'environnement, Aziz Rabbah, au Centre national de l'énergie, des sciences et des techniques nucléaires (CNESTEN) situé à Maâmora, à Salé. Ce centre vise à enrichir le capital humain national, à travers la formation professionnelle et la contribution à la formation académique, pour permettre aux autorités et organismes nationaux et aux opérateurs socio-économiques de disposer de compétences qualifiées dans l'utilisation pacifique des techniques nucléaires de manière sûre et durable. Il a pour objectif aussi de renforcer les capacités régionales en Afrique dans le domaine des sciences et technologies nucléaires, dans le cadre des programmes de coopération internationale et régionale. M. Rebbah a présidé le lancement des activités du CNESTEN, en sa qualité de centre collaborateur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), pour l'utilisation des techniques nucléaires en matière de gestion des ressources en eau, de protection de l'environnement et des applications industrielles. Avec cette nouvelle distinction, le centre national de l'énergie devient le premier organisme au niveau africain ayant obtenu une reconnaissance de l'AIEA dans plus d'un domaine. Dans une déclaration à la presse, M. Rebbah a souligné que l'ouverture du Centre de formation et la reconnaissance par l'AIEA du CNESTEN en tant que centre collaborateur dans plus d'un domaine, sont deux réalisations majeures, se félicitant de l'ouverture du centre sur la coopération internationale en offrant des formations à des chercheurs et des professionnels provenant de plusieurs pays de la région. "Le Maroc avance à grand pas en termes d'applications nucléaires dans les domaines pacifiques", s'est-il félicité, relevant que les applications nucléaires dans le Royaume couvrent de larges champs socioéconomiques tels que l'industrie, la Santé, le secteur alimentaire, l'agriculture, l'eau, la géologie et les mines. "En revanche, pour ce qui est de l'électricité, le Maroc n'a pas besoin de l'électronucléaire, puisque nous avons d'autres potentialités énormes", a-t-il tenu à préciser, citant notamment les ressources solaires, éoliennes et hydrauliques. De son côté, le directeur général du Centre national de l'énergie, des sciences et des techniques nucléaires, Khalid El Mediouri, a expliqué que celui-ci "est reconnu en tant que centre d'excellence dans plusieurs thématiques par l'AIEA et par l'Accord africain de coopération dans le domaine nucléaire, qui regroupe une quarantaine de pays d'Afrique". Il a évoqué à cet égard les domaines de la protection de l'environnement, la gestion des ressources en eau, les applications industrielles et ceux liés à la formation en matière de réacteurs de recherche. Le centre de formation accueille de nombreux stagiaires, professionnels, étudiants et chercheurs, a fait savoir M. El Mediouri, indiquant que le CNESTEN offre, aux pays partenaires, des services d'expertise en matière de formation et d'analyse d'échantillons provenant des pays de la région. A l'occasion de cette visite, il a présenté la vision stratégique du centre à l'horizon 2030 qui s'articule autour de quatre principaux objectifs. Il s'agit de l'élargissement des utilisations des sciences et techniques nucléaires dans les programmes sectoriels, l'enrichissement du capital humain national dans le domaine des sciences et technologies nucléaires, le renforcement du régime opérationnel de sûreté et sécurité nucléaires et radiologiques à l'échelle nationale et la consolidation du positionnement du CNESTEN à l'échelle régionale en sciences et technologies nucléaires, au service du rayonnement régional du Royaume. Par ailleurs, M. Rabbah et la délégation qui l'accompagnait ont également visité des installations et des laboratoires du centre national. Le CNESTEN assure annuellement la formation professionnelle de 200 cadres et techniciens pour le compte des opérateurs socioéconomiques utilisant les rayonnements ionisants. Dans le cadre de l'appui à la formation académique, le centre soutient les formations doctorales et une dizaine de Masters spécialisés dont deux par alternance avec des universités, ouverts à la coopération régionale. A ce titre, cet établissement co-encadre annuellement les travaux d'une centaine de thèses et de projets de fin d'étude en cycle de master et ingénieur. En matière d'appui à la région d'Afrique, le CNESTEN a assuré, au cours des dix dernières années, le déploiement de plus de 300 missions d'expertises techniques, l'organisation des cours de formation au profit de plus d'un millier de professionnels, ou encore l'accueil de plus de 600 stages individuels et séjours scientifiques, faisant du centre la première institution en termes d'actions de formation et d'expertise à l'échelle continentale.